Ce n'est pas la technologie, même si Twitter et Wikipedia ont été utilisés. Ce n'est pas le besoin de démocratie, même si c'est ce qui est exigé. Ce n'est pas la géopolitique nourrie par Washington, Paris ou Pékin. C'est encore la faute au Bébé Boomers.
Mais (pour une fois) c'est pas la faute à nos Boomers.
Dans le monde arabe, le boom de natalité a eu lieu au cours des trois dernières décennies. Et aujourd'hui, tous ces enfants ont terminé l'école. Ils sont nombreux, ils sont agités, et ils ont soif de liberté, de prospérité et de justice. Ce sont les Bébé Boomers du monde arabe. Il y a tout simplement beaucoup de jeunes hommes dans ces pays. C'est la première fois que cette fatalité démographique se concrétise, créant les "conditions gagnantes" aux manifestations populaires.
C'est du moins ce que défend un texte bien ficelé du Ottawa Citizen, Birth of a Revolution. Son auteur, Ian MacLeod, a passé au peigne fin plusieurs statistiques démographiques qui sont éloquentes:
- 100 millions de jeunes âgés entre 15 et 29 dans le monde arabe
- Taux de chômage de 27 % chez les jeunes en Tunisie
- Au Yémen, 73 % de la population a moins de 30 ans.
- Au Canada, 36 % de la population a moins de 30 ans.
- Le déséquilibre démographique va empirer d'ici 10 ans en Égypte, en Jordanie, au Maroc et en Iran.
La démographie dicte la politique. C'est vrai chez nous. C'est vrai au Moyen-Orient.
Nos Boomers ont eu mai 1968. Les jeunes Arabes ont maintenant janvier 2011.