Les compagnies pétrolières semblent jouer un double jeu cette semaine. Certaines stations d'essence vont augmenter leur prix le weekend. D'autres vont baisser légèrement leur prix pendant le weekend. Bizarre...
La notion de concurrence dans cette industrie a depuis longtemps été mise en doute par les consommateurs frustrés par les grandes variations de prix inexplicables lorsqu'ils font le plein. Ils ont de nouvelles raisons de rager cette semaine alors que certaines stations de la grande région de Montréal ont exigé pas moins de 1,43 $ le litre.
Pour jouer avec notre santé mentale, les pétrolières jouent un double jeu. Le graphique suivant indique clairement que les stations d'essence les plus concurrentielles -- celles qui exigent les plus bas prix -- augmentent leurs prix le weekend.
Le plancher hebdomadaire était de 1,21 $ le litre, touché mercredi. Tout ce qu'il y a de plus classique. On baisse les prix en semaine pour les remonter le vendredi et le samedi, quand la demande est à son plus fort.
Cette stratégie typiquement oligopolistique ne me surprend pas.
Ce qui me surprend, c'est la stratégie des stations d'essence les moins concurrentielles -- celles qui exigent les prix les plus élevés. Le plafond hebdomadaire chez eux a au contraire été maintenu jusqu'à mercredi, à 1,42 $ le litre. Remarquez: 21 cents d'écart! Faut le faire quand même!
Et depuis jeudi (hier), le prix baisse. Je prédis qu'il baissera encore chez les stations les plus gourmandes pendant la journée de samedi et dimanche.
Si ce comportement était marginal -- qu'il ne représentait qu'une minorité de stations d'essence isolées géographiquement par exemple -- on pourrait passer outre. Mais selon les données d'Essence Montréal, c'est le comportement de la moyenne des ours!
Pourquoi les prix agissent ainsi? Pour nous habituer à payer plus cher, pardi! Les prix montent le mardi, d'un coup, et descendent tranquillement, selon la réaction des consommateurs. On a le temps de s'habituer aux prix plus élevés et les petites réductions séduisent bien des automobilistes qui doivent faire le plein une fois le weekend arrivé.
Quelles sont donc les stations les moins gourmandes? Essence Montréal a une carte ici. Elles sont surtout sur la rive sud, à Boucherville.
Et les plus "chèrantes" ? À Ville Saint-Laurent et Laval - Chomedey.
Comme quoi la concurrence, dans l'essence, a une dimension très, très locale.