lundi 14 avril 2014

Les Boomers font du Québec une économie de rentiers, au grand dam du PQ

Le Québec devient une économie de rentiers, et le premier à en souffrir est le Parti Québécois.

En boutade, j'ai lancé à des amis que le Parti Québécois est né du bébé-boom, et qu'il sera tué par le bébé-boom. C'est pas la faute au parti.

C'est la mentalité des boomers.

Ils ont inventé Hydro-Québec, les cégeps, l'université du Québec, la fonction publique, la SAAQ, le jet régional... mais là c'est fini les nouveautés. Parce qu'ils l'ont décidé. On en a assez fait.

Ancienne ministre péquiste notoire, Louise Harel n'en peut plus de cette attitute. Elle tweet son désenchantement...





Je ne suis pas stratège politique. Mais il est clair, pour mes yeux d'économiste, que la démographie a un grand rôle à jouer dans ces dernières élections, et pour l'avenir économique du Québec.

Avec son bébé-boom massif, le 2e au monde après le Japon, le Québec subit maintenant le conservatisme qui accompagne généralement la vieillesse. Qu'on soit de droite ou de gauche, souverainiste ou fédéraliste, vert ou brun, athée ou religieux, on ne peut qu'admettre que l'époque des grandes révoltes, des grands chamboulements, des grandes réformes, est dernière nous.

Les Boomers prennent leur retraite. Même s'ils croient que le Canada est un grand malade, ils veulent des maisons dont les valeurs ne pourront être dévaluées par un référendum. Leur retraite en dépend.

Je les comprends. Moi-même j'ai une maison qui pourrait perdre de la valeur.

Il faut une sacrée lame de fond pour refaire la fondation des institutions politiques d'une société. D'autant quand on affront l'Empire Britannique de connivence avec les États-Unis. On ne s'y lance pas si l'échec est probable. Les Boomers savent bien que la "fenêtre" historique est passée. C'est une question de chiffres.

Le Québec francophone devient une économie de rentiers, pour la première fois de son histoire. C'est un bien pour un mal, un beau problème plutôt que la misère d'antan. Mais c'est la fin des grandes envolées... En tout cas, tant que les Boomers seront au pouvoir. La santé, les rentes. Le reste, on s'en fout.

Or, la jeunesse a besoin de bons emplois, d'une économie que se développe, qui invente, qui se renouvelle, qui crée. Le capital des Boomers pourra-t-il prendre les risques nécessaires à notre croissance économique? Dans ce contexte, quel gouvernement saura à la fois séduire les Boomers, et gouverner pour tous?