samedi 13 août 2005

Commentaire: Non au casino au centre-ville

Le sujet est pour l'instant absent du cycle normal de l'actualité. Or, il n'est pas mort. Loto-Québec planche ardemment sur un projet de déménagement du Casino de Montréal. Le gouvernement Charest a dit y réfléchir et qu'il prendra une décision en janvier.

Laissez-moi vous dire que je suis contre le déménagement du casino au centre-ville de Montréal. Tout le projet sent mauvais.

Dans un premier temps, les autorités locales et provinciales s'étaient entendues, la première fois, pour installer le Casino sur l'île Sainte-Hélène, pour la simple et bonne raison qu'on retrouve au centre-ville de Montréal des quartiers parmi les plus pauvres du pays. D'un côté, le quartier Centre-sud et de l'autre Pointe-Saint-Charles, Petite Bourgogne et Saint-Henri. Dans ces quatres quartiers, près de la moitié des résidents survivent grâce à l'aide sociale.

Cette fois, Loto-Québec cherche une façon d'ajouter des millions à ses comptes, qui sont versés au gouvernement. Et la Société du Havre, un organisme qui veut développer l'ancien quartier Griffintown, au sud du centre-ville, cherche un projet qui prendra le rôle de catalyseur pour ses ambitions. En fait, le plus important investissement sera celui deconstruire l'autoroute Bonaventure afin de redonner l'accès au fleuve aux Montréalais.

Je suis en faveur de la revitalisation de Griffintown. Mais nous pouvons trouvons autre chose comme catalyseur qu'un casino d'État.

Bien sûr, les principaux intéressés, les résidants de la Pointe, diront qu'ils peuvent contrôler leurs habitudes de jeux. On implorera le gouvernement de permettre aux gens d'agir en toute responsabilité individuelle, de ne pas trop faire le grand frère protecteur.

D'autres diront que le jeu, c'est plate, mais que l'État s'en charge est préférable à tout laisser à la pègre. Et puis, l'Île Sainte-Hélène, c'est loin pour les touristes.

À prime abord, le projet de Loto-Québec semble intéressant. Le Cirque du Soleil y donne un gage de pureté artistique et surtout, une garantie économique indéniable car cette marque de commerce jouit d'une réputation mondiale de premier rang.

Mais il y a plusieurs hics. Premièrement, le Cirque du Soleil n'y met pas un cent! C'est bien la preuve que la troupe n'y voit pas une occasion d'affaires, mais un retour d'ascenseur politique potentiel. Nous vous donnons un appui symbolique, vous nous embauchez pour vos missions diplomatiques ?

Deuxièmement, la présence d'un Casino sur une île inhabitée crée dans son giron un vaste réseau de shylocks et de criminels qui veulent bénéficier de la détresse humaine.

Imaginez la grappe industrielle de misère économique qui sera créée si le Casino était entouré de triplex remplis de gens pauvres qui sont déjà dominés par des gangs de rues et le crime organisé ! Dois-je rappeller que l'épargne crée l'investissement et que le surendettement engendre la misère...

De plus, les criminels ne feront que cimenter leur contrôle du jeu, sanctionnés par une façade d'État. Je préfère encore le modèle de la réserve Mohawk de Kahnawake...

Troisièmement, il ne faut pas voir cette solution comme étant la seule qui puisse revitaliser ce quartier, anciennement habité et appelé Griffintown. S'il est aujourd'hui un terrain industriel en friche, c'est bien parce qu'on y a passé une autoroute en plein milieu. Pensons aux besoins réels de la métropole avant de décider sur une exécution. Il faut un peu plus de stratégie.

La métropole manque encore de logements résidentiels, sur l'île de Montréal. Pensons-y, quelle valeur foncière aurait un quartier résidentiel à distance de marche du centre-ville, niché entre un parc riverain, le Vieux-Montréal, le canal Lachine, le stade Saputo et les gratte-ciels?

En revanche, quelle valeur économique auraient des touristes, qu'ils soient en vacances ou en voyage d'affaires, pour Montréal? Nous en avons déjà des milliers de touristes. Ils aiment nos festivals, nos quartiers dynamiques, notre culture. Mais s'il faut carrément donner plus de pouvoir au crime organisé, tout en mettant en danger nos citoyens les plus démunis, pour en attirer encore plus, je crois qu'il y a là une ligne à ne pas franchir.

dimanche 17 juillet 2005

Un comité d'orientation économique pour Montréal

Gérald Tremblay pourra dire qu'il aura tout fait pour essayer de torpiller les détracteurs et relancer Montréal ad vitam aeternam. Il a sauvé les jeux de natation et maintenant, il veut hisser Montréal au top 10 des villes les plus riches d'Amérique du Nord.

Parmi les actions de son plan de développement économique pour la Ville, il a mis sur pied un Comité d'orientation économique. Voici les membres du Comité qui se veut un forum bi-annuel d'orientation des politiques de la Ville et de la CMM :

  1. M. Luc Benoit, président de Tecsult.

  2. Me Lucien Bouchard, associé chez Davies Ward Philipps & Vineberg et co-président de la Société du Havre de Montréal.

  3. M. Simon Brault, directeur général de l’École nationale de théâtre et président de Culture Montréal.

  4. M. Pierre Brunet, président du conseil d’administration de la Caisse de dépôt et placement du Québec et président du conseil d’administration de Montréal International.

  5. M. Roch Denis, recteur de l’Université du Québec à Montréal et président de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec.

  6. M. Michel G. Desjardins, président du Groupe Image Buzz, président de Québec AnimFX et membre du Comité d'implantation du Forum métropolitain de l'industrie du cinéma.

  7. M. Pierre Desrochers, directeur des affaires publiques et corporatives, Québec/Atlantique, L'Impériale Esso et 2e vice-président du Conseil régional des élus.

  8. M. Marc J. Fortier, président-directeur général de Montréal International.

  9. L'Honorable Francis Fox, associé chez Fasken, Martineau, Dumoulin et co-président de la Société du Havre de Montréal.

  10. Mme Isabelle Hudon, présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

  11. L’Honorable Charles Lapointe, président-directeur général de Tourisme Montréal et président du Partenariat du Quartier des spectacles.

  12. M. Elliot Lifson, vice-président du conseil de Vêtement Peerless, président de la Fédération canadienne du vêtement et vice-président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

  13. M. Frederick Lowy, recteur et vice-chancelier de l’Université Concordia.

  14. M. Gaëtan Lussier, président du Conseil des industries bio-alimentaires de l'Île de Montréal.

  15. Mme Heather Munroe-Bloom, principale et vice-chancelière de l’Université McGill.

  16. M. Jean-Pierre Mortreux, président et chef de la direction de CMC Électronique.

  17. M. André Nadeau, conseiller en stratégie d’entreprise.

  18. M. Phil O’Brien, vice-président développement de Télémédia.

  19. M. Jacques Parisien, président d’Astral Media Radio et d’Astral Media Affichage, président du conseil de Tourisme Montréal et président du conseil de la Fondation du maire de Montréal pour la jeunesse.

  20. M. Louis Rail, directeur principal, Affaires publiques et juridiques chez Pétromont et président de la Grappe pétrochimie.

  21. M. Louis Roquet, président de Desjardins, Capital de risque.

  22. M. Paul Saint-Jacques, président-directeur général du Palais des congrès.

  23. M. Jean-Pierre Sauriol, président-directeur général de Dessau-Soprin.

  24. M. Roch Tremblay, directeur général du Collège Ahuntsic et président du Regroupement des collèges du Montréal métropolitain.

  25. M. Luc Vinet, recteur de l’Université de Montréal.
On y trouve donc tout le gratin industriel et décisionnel de Montréal. En fait, il ne manque que Brian Mulroney!!!

J'en profite donc - en toute humilité - pour proposer une stratégie de fond qui permettra vraiment de réaliser l'ambitieux objectif de la Ville.
  • Rendre les rues commerciales la 'PRIORITÉ NUMÉRO UN'
    • Ça veut dire que tout nouveau projet immobilier doit correspondre aux anciennes normes d'urbanisme. Un quadrillé, une densité suffisante, une rue commerciale.
    • C'est aussi un plan de relance pour les quartiers pauvres - qui pourrait inclure les populations existantes, plutôt que de les exclure.
La proposition pourrait sembler triviale aux yeux du Comité. Rappelons que l'objectif est de hisser Montréal au top 10 des villes d'Amérique du Nord. Pas de faire de Montréal un immense village d'antan.

Or, le concept de rues commerciales est merveilleusement bien arrimé à l'objectif d'enrichissement durable de la ville. En fait, c'est une stratégie qui permet une grande souplesse d'exécution et qui marie la culture et le commerce.

D'abord, la rue commerciale permet aux citoyens de se transformer en entrepreneurs. Ils arrivent ainsi à s'enrichir, tout en contribuant à la vitalité économique de leur quartier. Par ailleurs, la rue commerciale se prête à tous les usages, qu'ils soient culturels (galeries, salles de spectacle, etc.), de services nécessaires (épiceries ethniques, nettoyeur, animalerie, restaurants, etc.), ou encore spécialisés (services de marketing, droit, comptabilité, etc.).

Ensuite, la souplesse d'exécution: chaque arrondissement a le pouvoir de réaliser la stratégie à sa façon. On peut préférer des bacs à fleur, d'élargir certains trottoirs, de rénover certaines façades, d'accélérer la réfection de certaines infrastructures, par le zonage, etc... Certains quartiers se sont dotés de sources de financement novateurs, comme le Réso du Sud-Ouest qui possède son propre capital-risque pour des entreprises de l'arrondissement.

Finalement, cette stratégie peut marier culture et commerce. Car je crois profondément que les quartiers vivants sont les plus intéressants pour les artistes. Une bonne rue commerciale fournit une colonie artistique en fournitures matérielles et même plus. Car si cette rue est très achalandée, elle fournira aussi inspiration et créativité. Bref, c'est un cercle vertueux, puisque les artistes ont le sens de l'innovation. Et c'est justement cette sensibilité qu'il faut à Montréal pour créer les entreprises et les produits de l'avenir.

Un dernier point: les rues commerciales sont plus 'vertes' que les centres d'achat car on s'y rend en transport en commun ou à pied. De quoi faire d'une pierre, un développement économique durable, soit bien plus que deux coups...

mardi 14 juin 2005

L'embonpoint chez la femme nuit à la carrière

Les femmes plus grosses sont pénalisées par la vie, qui leur réserve un travail moins prestigieux et moins payant.

C'est ce que révèle une récente étude des sociologues Dalton Conley et Rebecca Glauber, de la New York University, intitulée
Gender, Body Mass and Economic Status. Selon leurs données, une augmentation de 1 % de la masse corporelle d'une femme est associée à une diminution de 0,6 % de son revenu familial. De plus, son prestige «occupationnel» souffrira, dans 13 à 15 ans, d'une baisse de 0,4 %.

C'est donc dire qu'une femme a intérêt à être mince lorsqu'elle est plus jeune, si elle veut grimper l'échelle sociale. En ce sens, le poids de la femme est associé à une plus faible probabilité de mariage, d'un prestige plus faible du mari, dont les revenus seront moins importants.

Ces résultats sont plus forts chez les jeunes adultes. Ce qui, selon les chercheurs, appuie l'interprétation selon laquelle le poids influence le cheminement de vie et non l'inverse.

En revanche, les hommes jouissent d'une immunité contre l'obésité. Comme les autres études sur le sujet, le travail de Conley et Glauber révèle que le revenu et le prestige d'un homme n'est affecté par son poids.

jeudi 28 avril 2005

L'étalement urbain continue aux États-Unis

Selon les données Census les plus récentes, l'étalement urbain a continué son parcours aux États-Unis, pendant les dernières années.

Un article du USA Today explique comment certains comtés explosent littéralement. Malgré la montée du nouvel urbanisme - celui de la mixité des fonctions, des quartiers centraux denses et des Transit Oriented Developments - il semblerait que les gens préfèrent tout simplement avoir une maison avec une grande cour, quitte à se déplacer pendant presque deux heures pour aller travailler.

C'est en tout cas l'analyse de Peter Gordon, professeur d'économie urbaine à la University of Southern California. Son petit post ironise l'importance des préférences des gens, vis-à-vis l'influence d'un courant théorique.

C'est vrai, mais c'est aussi important de ne pas laisser les quartiers urbains dépérir. Voilà pour l'éditorial.

Le texte du USA Today rappelle aussi que parmi les 12 métropoles les plus dynamiques, six sont situés là où il fait froid! Alors pour l'argument de la chaleur et du niveau de vie, on repassera.

dimanche 24 avril 2005

Tremblay ravit les événements publics à Ville-Marie

L’arrondissement Ville-Marie a perdu sa division des événements publics, au profit de la Ville de Montréal, apprend-on dans la livraison de samedi du quotidien Le Devoir. Il s’agirait d’un coup de maître du maire Gérald Tremblay, encore un peu déçu que le centre-ville ait sa propre mairie d’arrondissement et ne soit pas directement géré par la Ville.

La nouvelle est intéressante car l’équipe Tremblay contrôle ainsi directement la multitude de festivals et d’événements culturels et sportifs qui se déroulent au centre-ville. En fait, ces événements débordent souvent du centre-ville, surtout vers le Plateau-Mont-Royal, le Sud-Ouest et Hochelaga-Maisonneuve.

D'ailleurs, le maire Tremblay veut faire un quartier des spectacles à vocation métropolitaine, comme peut l'être le quartier des affaires.

Par ailleurs, le geste de l’administration Tremblay arrive quelques mois après qu’il ait sauvé d’une mort certaine la compétition internationale aquatique, qui aura lieu sur l’île Sainte-Hélène. Ironiquement, cette dernière, et l’île Notre-Dame, font partie de l’arrondissement Ville-Marie.

Ça montre aussi que Tremblay peut jouer dur. Si je comprends bien la dynamique, Martin Lemay, le maire de Ville-Marie, s’oppose à plusieurs projets de l’administration centrale.

Tremblay veut le remplacer par Benoît Labonté, l’ancien pdg de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Les deux partagent la même vision du développement urbain, celle des grappes et de la classe créative. Bref, Tremblay n’a pas mis de côté la realpolitik.

Il faudra suivre cette histoire. D’autant que Ville-Marie est un drôle de moineau sur le fil électrique municipal. Centre des affaires, destination touristique et culturelle, population résidentielle bigarée, infrastructures souvent conçues par Québec, district industriel en friche, carrefour multi-modal de transports de personnes et de marchandises, red light, campus de trois universités.

La nature de l'arrondissement est multiple. Mais jusqu'à présent, son développement ne semble pas planifié, tiraillé par Ottawa, Québec, l'hôtel de ville et la mairie d'arrondissement.

dimanche 20 mars 2005

La USPTO veut 'harmoniser' les brevets du monde

La US Patent and Trademarks Office (USPTO) semble résolue de convaincre ses corollaires canadiens et européens des vertus de l'harmonisation.

Selon un bulletin de Industrie Canada, (strategis.gc.ca), la USPTO organise des rencontres avec les bureaux de brevet du Canada et d'Europe pour discuter «d'harmonisation». Le libellé de la rencontre prévoit une discussion sur la protection des «ressources génétiques».

Rappelons que les bureaux de brevets du monde ont signé le Patent Cooperation Treaty en 1990. Celui-ci permet aux inventeurs de faire la demande simultanée d'un brevet dans la plupart des juridictions de la planète. Ainsi, une entreprise japonaise remplit un seul formulaire pour protéger une invention au Canada, en Australie, en Europe, aux États-Unis, en Israël et dans plusieurs pays d'Asie.

Mais les Américains semblent en vouloir plus. Depuis la fin des années 90, la USPTO accepte de breveter de simples phénomènes génétiques, biologiques et simplement naturels. Ce ne sont pas des inventions. Et la pratique est encore refusée au Canada et en Europe.

D'ailleurs, plusieurs scientifiques américains ont critiqué la pratique. Elle limite la production scientifique et permet à certains technologues de s'enrichir indûment en s'appropriant une connaissance qui devrait rester publique.

Le déménagement est terminé

Chers lecteurs,

Je suis désolé de vous avoir délaissés si longtemps. J'ai déménagé, nouvel appartement, nouveau quartier. Et l'ordinateur est resté enboîté trop longtemps. Mais ce temps est révolu!

Je suis de retour...

samedi 19 février 2005

Foglia, Nuovo et le CHUM

Pierre Foglia, chroniqueur de la vie du quotidien La Presse, et Franco Nuovo, chroniqueur du Journal de Montréal, se livrent cette semaine à une prise de becs au sujet de notre projet préféré, l'emplacement du prochain CHUM.

Au delà la chicane entre columnists, on y apprend que Hélène Desmarais a pris la peine d'appeler Franco Nuovo pour lui expliquer de long en large les avantages du projet Outremont.

C'est tout un effort de relations publiques. Le clan Outremont sent-il la soupe chaude? Nuovo aura-t-il une grande influence dans le dossier? Foglia sera-t-il encore plus méchant qu'à l'habitude?

À suivre au prochain épisode du psycho-drame collectif de notre vie politique québécoise.

En attendant la suite, l'avenir est de plus en plus incertain. Malgré un important remaniement ministériel, le ministre de la Santé Philippe Couillard reste en selle. La donne a changée. La dissidence des Séguin et Hamad ne sera pas tolérée par le bureau du Premier Ministre.

Alors, Outremont ou Saint-Luc? Malheureusement, la question est encore ouverte.

jeudi 17 février 2005

UQAT raises more than 1 M$ for First Nations Pavilion

First published in French, translated by author for this Blog
Ce texte est paru dans le journal Les Affaires le 17 février 2005, dans le cadre d'une série sur l'Abitibi-Témiscamingue. Il a été traduit en anglais par l'auteur.


Val-d'Or, Qc. - It's done! The Université du Québec in Abitibi-Témiscamingue (UQAT) has by far beat it’s objective of raising 1 million dollars, to build a First Nations Pavilion in Val-d’Or.

UQAT principal Johanne Jean was thrilled to tell LES AFFAIRES, when interviewed in late January. She wouldn’t say exactly how much money was raised, but assured the objective was beat by several thousand dollars.

As of late, the university shares a campus and classroom space with the Cégep de Val-d’Or. The First Nations Pavilion is slated for construction in that building’s parking lot. But the federal and provincial governments must first cough up a total of 5 M$ before any work is done. Principal Jean expects to close a deal before the end of spring, so the building would be up and running in January 2007.

First cohort


The first cohort of full-time First Nations students has begun classes in September of 2004. The group of 50 students, mostly Cree and Algonquin, come to Val-d’Or from all over Abitibi-Témiscamingue, to study Social Work or Commerce. Already, the programs are at full capacity. With a new building, UQAT expects to enroll at least 200 First Nations students by 2008.

Classes are taught in English, which is a first for a Université du Québec affiliated school. But it’s the only language common to all First Nations students. For example, Pauline Hester, a Cree student, does not speak French. She was forced to learn English when the federal government sent her to boarding school.

And she likes the idea of studying in Val-d’Or. ‘‘I used to go to Thunder Bay to study at Lakehead University. But the students there are Ojibway. I felt isolated. Here, most students are Cree. It's very stimulating.’’And Matthew Happy Jack, who works in finance, likes the idea he can brush up on his business training, not too far from home. ''I've studied at McGill and Concordia, under special one-week programs for First Nations. Here, I'm closer to home,I can drive to school under three hours!''

jeudi 10 février 2005

Les résultats de Florida

Vous le voulez, vous savez que vous le voulez, alors voici: le lien vers le pdf de l'étude de Richard Florida.

Mais qui est Richard Florida? C'est un professeur américain qui s'est fait une renommée, presque aussi grande que celle de Micheal Porter, en publiant un livre expliquant sa théorie de ce qui génère la croissance économique des villes.

Et il nomme: la classe créative. Les chercheurs, créateurs, entrepreneurs, artistes, bohémiens, alchimistes de l'imaginaire qui développent les nouveaux produits à valeur ajoutée. Il est celui qui a dit qu'une ville qui est accueillante pour les homosexuels, est plus souvent qu'autrement associée à un taux de croissance plus important.

Et pourquoi lire son étude? Car ces résultats indiquent que Montréal figure au sommet des villes créatives de l'Amérique du Nord. C'est aussi tout frais. Elle n'a pas été publiée dans une revue savante.

samedi 5 février 2005

Le Colorado et limiter la taille du gouvernement

Je publie aujourd'hui pour demander de l'aide à mes lecteurs. Je suis tombé sur un texte intéressant - quoique décidément à droite! - sur la politique fiscale de l'État du Colorado, aux États-Unis.

L'auteur, Micheal New, est chercheur post-doctoral au Cato Institute, et dans un endroit qui s'appelle le Harvard-MIT Data Centre. En passant, j'ai pris connaissance du texte via le blog du prof d'économie urbaine Peter Gordon (université de Californie).

Bref, il stipule (dans un commentaire publié par la très conservatrice National Review) que la stricte politique de plafonnement des dépenses fiscales du Colorado, devrait être copiée allègrement.

La politique en question, la TABOR (Taxpayers Bill Of Rights), limite les dépenses de l'État et la force à rembourser les contribuables pour tout excédent provenant d'une bonne année économique.

En fait, l'État doit absolument faire un référendum pour engager un nouveau programme social. M. New affirme que généralement, on refuse les projets. Mais à l'occasion, on accepte de nouvelles dépenses, comme ce fut le cas en 2001 pour améliorer le réseau scolaire public.

Je vous lance donc la perche, qui en sauraient peut-être plus long sur la question. Laissez-moi un courriel (charles-albert.ramsay@transcontinental.ca), ou un commentaire (cliquez sur Anonymous si vous n'avez pas de site Blogger...)

Je me demande en particulier:

Dans quel état se trouvent les écoles du Colorado?
Les écarts de pauvreté sont-ils plus ou moins grands qu'ici, au Québec?
Les Démocrates sont-ils devenus partisans du programme?

samedi 29 janvier 2005

Les Montréalais préfèrent un CHUM au centre-ville

Un sondage Léger Marketing commandé par le Journal de Montréal indique que la plupart des Montréalais préfèrent voir le CHUM au centre-ville.

Ainsi, Saint-Luc recueille la faveur de 31 % des répondants, et l'Hôtel-Dieu récolte 27 %.

Une note personnelle > La raison principale qui anime l'Université de Montréal pour construire le CHUM à Outremont est le prestige de construire en Haute-ville un immense complexe de la santé, avec l'argent des contribuables bien sûr.

L'appui des gens d'affaires, généralement plus pragmatiques, dérive de l'idée qu'un cluster biotech pourrait incuber de nouvelles entreprises. La plupart de ces gens d'affaires, comme les Desmarais, Coutu, sont très liquides. Ce sont des financiers en manque de projets prometteurs à financer. Ils sont convaincus qu'un cluster permettra d'incuber une série d'entreprises en besoin de capital.

Or, je dis ceci: il n'existe pas beaucoup de preuves (voir littérature géographie économique et relire Michael Porter) pour appuyer la thèse des clusters. On finit toujours par reconnaître cependant l'importance de la diversité et l'effet métropole.

Or, le centre-ville est un environnement diversifié qui héberge déjà des biotechs. Et d'autres s'en viennent - tout juste entre Saint-Luc et l'Hôtel-Dieu - puisque l'UQAM va bientôt ouvrir son pavillon des sciences, rues Sherbrooke et Jeanne-Mance.

On a planifié y louer de l'espace commercial pour une douzaine d'entreprises biotech. Et selon le vice-recteur à la recherche de l'UQAM, Michel Jébrak, ils sont presque déjà tous alloués.

Bref, le centre-ville reste un bon endroit pour incuber des entreprises de la santé. C'est un peu diffus comme projet, mais probablement plus efficace, économiquement parlant.

Les gens d'affaires ont de quoi réfléchir.

Des éoliennes nouveau genre mises au point en Abitibi

Rouyn-Noranda - À quand une éolienne sur les toits des gratte-ciel de New York ? Ça pourrait être avant la fin de l'année.

Et c'est une entreprise québécoise qui les fabriquera. En effet, Dermond, de Rouyn-Noranda, a terminé des essais concluants sur une éolienne nouveau genre à axe vertical. La production devrait démarrer à l'automne et atteindre un rythme de 12 unités par mois avant Noël.

L'éolienne de Dermond ne possède pas de pales comme les modèles traditionnels. Les avantages sont nombreux : simplicité mécanique, coût réduit et bruit plus faible, selon Michel Garon, directeur de l'exploitation de Dermond, une filiale de McKenzie Bay International.

De plus, l'éolienne verticale n'a pas besoin d'être constamment repositionnée lorsque le vent change de direction : comme une girouette, elle prend le vent d'où il vient.

Ni les éoliennes, ni leur électricité ne seront vendues à Hydro-Québec. On visera les clients privés qui veulent diminuer leur dépendance aux réseaux locaux aux heures de pointe, entre autres, les immeubles de bureaux des grandes villes. Dermond vise aussi les marchés éloignés comme les villages du Grand Nord et les îles du Sud.

Les éoliennes seront prêtées aux clients qui n'auront qu'à payer la facture d'électricité. Dermond ne veut pas divulguer ses tarifs, mais précise qu'ils seront supérieurs à ceux en vigueur au Québec. Pour l'instant, on ne risque donc pas de voir d'éoliennes sur les toits du centre-ville de Montréal.

L'entreprise a déjà conclu des ententes commerciales avec des clients aux États-Unis, au Canada et en Australie.

Une petite éolienne

À 65 mètres, l'éolienne de Dermond est presque deux fois plus petite que celles installées au parc Le Nordais, à Cap-Chat, en Gaspésie. Elle produira 200 kW avec des vents d'à peine 18 km/h. Les éoliennes de Cap-Chat ont une puissance de 750 kW.

C'est un peu parce que l'éolienne sera munie d'une pile au vanadium qu'elle sera fabriquée en Abitibi. Ce vanadium est extrait à Chapais, au nord du lac Saint-Jean, par Lac Doré Mining, elle aussi une filiale de McKenzie Bay. Une autre filiale, WindStor Power, du Michigan, se chargera de l'installation et de l'entretien des éoliennes, ainsi que de la facturation de l'électricité.

Munie d'un système électronique, la pile au vanadium pourra emmagasiner les surcharges et, surtout, moduler le courant produit. Ainsi, on pourra brancher directement à l'éolienne des appareils très sensibles aux fluctuations du courant, comme les ordinateurs portables.

mardi 25 janvier 2005

CHUM: Une grappe à Outremont

Aujourd'hui, le Comité des sciences de la vie du Montréal métropolitain (le CSVMM) a publié sur le site web de Montréal International un communiqué de presse énoncant leur désir de voir le CHUM construit dans la cour de triage Outremont.

Le CSVMM a déposé un mémoire au comité Couture-St-Pierre qui vante les mérites de la synergie d'un cluster biotechnologique, due à la proximité d'un hôpital de recherche.

Mémoire > http://www.sciencesdelavie-montreal.com/sciencesdelavie/servlet/Download?file=files%5C17552%5C1%5CM%E9moire+du+CSVMM+sur+le+CHUM_2.pdf

Ce matin, La Presse publie deux pages décrivant l'erreur boréale que serait ce site. Selon une étude de la firme de génie-conseil Dessau-Soprin, il serait impossible de protéger adéquatement un hôpital et une faculté de médecine adjacente, aux possibles explosions qui pourraient avoir lieu chez les voisins industriels. De plus, il pourrait aussi y avoir déversement de produits chimiques puisque les chemins de fer borderaient les édifices au nord et au sud.

La saga continue...

dimanche 16 janvier 2005

De retour dans six jours

Pour les prochains jours, je serai en Abitibi, à Rouyn notamment.

Je prépare une série d'articles pour le journal. Au menu, les traditionnelles mines et forêts, mais aussi du boeuf végé, du multimédia, des femmes en affaires et les Premières nations sur les bancs de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.

Bonne semaine, au plaisir de vous réécrire­.

samedi 15 janvier 2005

Analyse: un pont pour la 25

On apprend aujourd’hui que le premier partenariat public-privé pourrait être annoncé dès la mi-février. Radio-Canada rapporte que Québec a décidé de terminer la 25 entre Laval et Anjou, et de construire le pont qui manque.

En septembre, des planificateurs de la Communauté métropolitaine de Montréal m’avaient demandé, à brûle-pour-point, mon avis sur ce projet.

J’y présentais les résultats de mon mémoire de maîtrise en économie urbaine. Je ne savais pas quoi répondre. C’est un dossier très loin de ma recherche, je ne connaissais pas la région en question et j’ai été pris de court.

C’est en revenant sur le succès de Saint-Laurent / Dorval que je m’en suis fait une idée. Selon moi, c’est beaucoup grâce au carrefour formé par les quatre autoroutes (13, 15, 20, 40), les cours de triage ferroviaire et l’aéroport Trudeau, que la zone est devenue le plus important parc industriel du Québec.

Voir la carte du réseau routier montréalais.

L’impact du projet ne se fera donc pas sentir le long de l’autoroute, mais là où on aura construit un carrefour. Sans surprise, ses bienfaits s’appliquent aux fabricants qui réunissent des intrants d’endroits différents pour ensuite livrer leurs produits ailleurs, dans toutes les directions. Tout en cherchant un emplacement peu dispendieux, ils préfèrent un carrefour.

Et plusieurs Montréalais craignent de perdre des emplois face à Laval. Je dis: à Montréal-Nord, peut-être, mais pas à Anjou.

Anjou deviendra du coup un des plus importants carrefours autoroutier de la région de Montréal, après Saint-Laurent. On y viendra de quatre directions, dont les creusets d'entrepreneurship que sont Laval, Lanaudière et Boucherville.

Montréal-Nord a cependant beaucoup à perdre. On va passer une autoroute dans sa cour et ses usines risquent de déménager à Laval.

Pour le Maire de Montréal, c’est tout un dilemme!

Car il faut aussi penser à l’environnement. On va encourager directement l’étalement urbain en direction de Laval, Terrebonne et Mascouche.

Et pour la région en général, on complète du coup un des tronçons nécessaire à une voie de contournement du centre de l'île de Montréal.

Et les habitudes des consommateurs? Le pont va rapprocher Montréal-Nord des deux gros centres d'achat du coin, le Carrefour Laval et les Galeries d'Anjou. Ça pourrait être fatal pour les centres commerciaux de Montréal-Nord.

mercredi 12 janvier 2005

Ouch! 550 lits, 2 G$ et pas fini avant 2010

Selon Le Devoir, la proposition officielle qui est examinée par les deux nouveaux analystes dits indépendants, est nettement déplaisante!

En fait, le projet de Technopôle de la santé dans la cour de triage Outremont ne compterait que 550 lits, coûterait le double du prix et ne serait pas prêt avant 2010.

Pourquoi moins de lits? Le CHUM avait toujours dit qu'il en fallait 700 au minimum. Parce qu'on en laisserait plus de 150 à Saint-Luc, de sorte que l'équilibre géographique soit maintenu pour le centre-ville et la Rive-Sud.

Vive les saga interminables...

samedi 8 janvier 2005

Les analystes du CHUM donnent l'apparence d'un conflit d'intérêt

Jean Charest et le ministre de la santé, Philippe Couillard, ont choisi deux analystes pour évaluer la pertinence du CHUM - Technopôle de la santé Outremont de l'Université de Montréal.

La décision suit l'appui nuancé du maire Tremblay pour le site Outremont, ainsi que la publication mercredi dans La Presse d'une lettre d'appui au site Outremont signée par notre gratin financier, dont les Coutu, Marcoux, Desmarais, Beaudoin.

Le site Outremont devient donc une option officielle à Québec, au grand plaisir de l'U de M et de son recteur, Robert Lacroix.

Mais selon Henry Aubin, chroniqueur aux affaires métropolitaines de la Gazette, les deux analystes «indépendants» que vient de nommer le PM Charest, ne sont pas du tout indépendants.

Aubin note que Guy Saint-Pierre est l'ancien pdg et chef du conseil du fleuron québécois du génie-conseil, SNC-Lavalin. Et Armand Couture, l'autre analyste, est l'ancien directeur des opérations d'Hydro-Québec, et plus important, un ancien cadre supérieur chez SNC.

Pourquoi le brouhaha pour des anciens bonzes de SNC? La firme était au coeur du projet plus péquiste du CHUM au 6000 Saint-Denis, à Rosemont. Et Saint-Pierre en était chef du conseil.

Un dirigeant aurait alors dit à Aubin que SNC avait l'intention de proposer de construire une partie du projet.

Aujourd'hui, ni Couture, ni Saint-Pierre, ne sont liés à SNC. Mais la proposition initiale pilotée par SNC avait ballonnée à des coûts de plus de 2 milliards. C'est un conflit d'intérêt gros comme ça.

Et d'Outremont ou Saint-Luc, qui serait la plus coûteuse? O-U-T-R-E-M-O-N-T

Et ça, le maire Tremblay le sait, Charest le sait, SNC le sait. Une chose est certaine, Hôtel-Dieu n'est pas sur la table.

Un bus du Mile-End à Saint-Henri

Je trouve l'idée très intéressante! Une ligne d'autobus qui relierait le Mile-End (la partie ouest du Plateau Mont-Royal, près de l'avenue du Parc) et Saint-Henri.

C'est tiré d'un article du site Dominionpaper.ca, relatant la difficile cohabitation entre la population ouvrière de Saint-Henri et les nouveaux riches que sont les résidants des récents condominiums qui longent le marché Atwater.

En fait, une étudiante de Concordia se plaint que ses amis sont dans le Mile-End. C'est un peu compliqué de s'y rendre quand on est plus près de la rue Notre-Dame, que de Saint-Viateur. Pour l'instant, le circuit 80 (ave du Parc) est un des plus achalandé de tout le réseau de la STM.

De faire un autre circuit qui ne ferait que tourner vers Saint-Henri une fois avoir traversé le centre-ville, serait sans doute très intéressant pour la STM. Et ça permettrait de tester l'idée du train léger sur l'avenue du Parc.

En fait, le train aura vraisemblablement à tourner vers l'ouest sur Notre-Dame, lorsqu'arrivé au bout de l'ave Parc/Bleury.

Je sais, c'est encore très tôt pour discuter de tout ça... mais je suis un peu rêveur...

mardi 4 janvier 2005

Hôtel-Dieu brouille les cartes

Oubliez Saint-Luc, Outremont et le 6000 Saint-Denis (métro Rosemont). L'illustre urbaniste de l'Université de Montréal, Jean-Claude Marsan, a écrit hier dans une lettre publiée par La Presse que c'est l'Hôtel-Dieu qui fait office de solution idéale.

Bref, avec la réfection de l'intersection des Pins, du Parc (on va démonter les bretelles), l'hôpital plus que centenaire héritera d'un intéressant lopin de terre. Il est en ville, près des artères principales, d'un éventuel tramway (ave du Parc), mais surtout, on y trouve pas de terrains contaminés, ni de rails. Et la construction sera plus rapide et moins dispendieuse.

Petit hic, les stations de métro sont un peu loin. Il en convient, mais le problème est le même à Outremont. D'autant que ce site borde un quartier résidentiel qui a l'habitude de défendre sa quiétude.

***

Par ailleurs, si j'ai bien compris, le CHUM est une histoire de compromis. Jamais aurait-on planifié un hôpital universitaire sur trois campus différents.

Sauf exceptions, les facultés de médecine de l'Occident préfèrent s'organiser dans un seul hôpital universitaire. À Montréal, à cause d'un manque de terrain propice, on aurait fait l'ultime compromis. Trois hôpitaux déjà existants ont hérité du mandat de formation et de recherche universitaire.

Douce ironie: l'UQAM est construite entre Notre-Dame et Saint-Luc, sur l'ancien campus de l'UdeM. La vénérable université avait pris le chemin de la Côte-Sainte-Catherine pour se donner l'espace de ses ambitions. Mais aujourd'hui, elle n'en a plus et des propositions des plus rationnelles voudraient garder sa médecine près de son ancien campus.

lundi 3 janvier 2005

Les contremaîtres de Montréal, entre l'arbre et l'écorce

Être le patron d'un col bleu, ça ne doit pas être facile. Mais la relation tendue entre les employés municipaux et la Ville de Montréal n'est pas seulement la faute de belligerants cols bleus.

C'est en partie la faute de la Ville, qui a encouragé ce type de comportement pendant des décennies.

Et c'est avec un peu de courage que Rosaire Perreault, président du syndicat des patrons des cols bleus (Association des contremaîtres employés par la Ville de Montréal), a osé l'affirmer dans la dernière édition du Journal Les Affaires. ICI

Fait intéressant, M. Perreault met le blâme autant sur la Ville que sur la minorité de cols bleus qui jouent aux fiers à bras. Il nuance les victoires du maire Tremblay (semaine de quatre jours), mais appuie sa volonté de changement.

Bref, un discours nuancé dans un débat qui oublie souvent la nuance.