Rouyn-Noranda - À quand une éolienne sur les toits des gratte-ciel de New York ? Ça pourrait être avant la fin de l'année.
Et c'est une entreprise québécoise qui les fabriquera. En effet, Dermond, de Rouyn-Noranda, a terminé des essais concluants sur une éolienne nouveau genre à axe vertical. La production devrait démarrer à l'automne et atteindre un rythme de 12 unités par mois avant Noël.
L'éolienne de Dermond ne possède pas de pales comme les modèles traditionnels. Les avantages sont nombreux : simplicité mécanique, coût réduit et bruit plus faible, selon Michel Garon, directeur de l'exploitation de Dermond, une filiale de McKenzie Bay International.
De plus, l'éolienne verticale n'a pas besoin d'être constamment repositionnée lorsque le vent change de direction : comme une girouette, elle prend le vent d'où il vient.
Ni les éoliennes, ni leur électricité ne seront vendues à Hydro-Québec. On visera les clients privés qui veulent diminuer leur dépendance aux réseaux locaux aux heures de pointe, entre autres, les immeubles de bureaux des grandes villes. Dermond vise aussi les marchés éloignés comme les villages du Grand Nord et les îles du Sud.
Les éoliennes seront prêtées aux clients qui n'auront qu'à payer la facture d'électricité. Dermond ne veut pas divulguer ses tarifs, mais précise qu'ils seront supérieurs à ceux en vigueur au Québec. Pour l'instant, on ne risque donc pas de voir d'éoliennes sur les toits du centre-ville de Montréal.
L'entreprise a déjà conclu des ententes commerciales avec des clients aux États-Unis, au Canada et en Australie.
Une petite éolienne
À 65 mètres, l'éolienne de Dermond est presque deux fois plus petite que celles installées au parc Le Nordais, à Cap-Chat, en Gaspésie. Elle produira 200 kW avec des vents d'à peine 18 km/h. Les éoliennes de Cap-Chat ont une puissance de 750 kW.
C'est un peu parce que l'éolienne sera munie d'une pile au vanadium qu'elle sera fabriquée en Abitibi. Ce vanadium est extrait à Chapais, au nord du lac Saint-Jean, par Lac Doré Mining, elle aussi une filiale de McKenzie Bay. Une autre filiale, WindStor Power, du Michigan, se chargera de l'installation et de l'entretien des éoliennes, ainsi que de la facturation de l'électricité.
Munie d'un système électronique, la pile au vanadium pourra emmagasiner les surcharges et, surtout, moduler le courant produit. Ainsi, on pourra brancher directement à l'éolienne des appareils très sensibles aux fluctuations du courant, comme les ordinateurs portables.