jeudi 16 décembre 2010

Montréal plus innovante que Toronto et Vancouver; selon McKinsey

Montréal est plus innovante que Toronto et Vancouver, selon une récente étude de la méga-boîte de consultation McKinsey. Montréal a une économie qui brevette toujours plus et qui dispose d'une plus grande diversité industrielle innovante que ses cousines canadiennes.

lundi 13 décembre 2010

Trois types d'innovateurs arrivent à battre la concurrence plus souvent

Trois types de sociétés innovatrices arrivent à battre leur concurrence plus régulièrement et plus souvent que d'autres. C'est le constat qui émane d'une étude des consultants américains Booz & Company's.

Le type d'innovateur est une variable importante, selon eux. Il y a les Need Seekers, les Market Readers et les Technology Drivers. Ça peut sembler comme du charabia. Mais comme des milliards -- apparamment -- se perdent chaque année en R-D parfois mal investis, les aspects non-tangibles ne sont pas à négliger.

lundi 6 décembre 2010

Silicon Valley s'arrache des économistes pour comprendre la nouvelle économie

Les grandes sociétés technologiques de la Silicon Valley, en Californie, s'arrachent des économistes de renom pour mieux comprendre leurs nouveaux produits, leurs nouveaux clients et leurs nouveaux fournisseurs.

Un papier très intéressant ICI explique comment Google, Yahoo!, Sun, Microsoft et d'autres ont embauché des économistes à temps plein et à contrat pour déchiffrer les marchés pour leurs produits comme les réseaux de publicités web de Google et Yahoo!.

vendredi 26 novembre 2010

L'avenir du papier: combattre la graisse de frites

L'industrie du papier, qui assure des dizaines de milliers d'emplois pour autant de municipalités québécoises, n'est pas rose. Mais il y a des solutions, et ça va passer par la science et l'imagination... pour repousser la graisse de frites.


mercredi 24 novembre 2010

Le iPad peut sauver la presse écrite et la théorie économique peut nous expliquer comment

L’industrie du journalisme vit des jours tumultueux car elle a perdu son « modèle d’affaires » traditionnel. L’internet permet de tout lire gratuitement, alors pourquoi payer?

Cette ritournelle ne cesse de hanter les dirigeants de journaux. Plusieurs d’entre eux ont perdu leurs emplois dans la dernière année et ceux qui restent en poste s’arrachent les cheveux pour trouver des solutions à ce problème. Attention, théorie.

vendredi 19 novembre 2010

Trappe de liquidité? Pas au Canada? Alors l'inflation s'en vient les amis...

C'est la question à 300 milliards de dollars et la raison pourquoi j'ai pas écrit depuis deux semaines sur ce blogue.

Le Canada est-il dans une trappe de liquidités? Il s'agit d'une question importante car notre économie en dépend. Le fait d'imprimer de l'argent ne sera pas inflationniste, si et seulement si, on est dans une trappe de liquidité. Attention, graphiques!

mardi 2 novembre 2010

Qui veut d'une tablette? Les jeunes hommes aiment le iPad; les Boomers préfèrent le Kindle

Votre grand-père devrait-il avoir un iPad? Peut-être, se disent de plus en plus de gens. Mais pour l'instant, l'écart technologique entre les générations ne fait que s'agrandir. Un fossé même.
 
Dans les faits, les jeunes hommes sont plus friands de la tablette informatique iPad d'Apple, que quelconque autre groupe social. Ce constat est tiré des plus récentes données du géant du sondage média The Nielsen Co. En revanche, les propriétaires de tablettes Kindle, sont généralement plus âgés et plus nantis.

vendredi 29 octobre 2010

The Atlantic: les montres sont devenues obsolètes

Selon un article du sérieux magazine The Atlantic Monthly, les montres sont devenu des objets obsolètes pour la plus récente jeune génération de collégiens américains.

Qui a besoin d'une montre, quand on a transporte avec soi un mini-ordinateur tactile, doté d'un calendrier ultra-puissant, dans sa poche de jeans?

lundi 25 octobre 2010

La guerre des magazines sur iPad: Popular Mechanics vs Popular Science

La guerre des magazines continue. Loin de mourir, l'industrie de la réflexion et de la découverte d'idées aurait un avenir grâce à un nouveau médium, la tablette informatique iPad de Apple. Or, cet avenir dépendra de l'originalité et de l'efficacité du design des contenus interactifs que permet le iPad.

Et la guerre des magazines traditionnels reprend donc. Les géants de l'imprimé Bonnier Corp. et Hearst Corp. ont envoyé leurs soldats les plus technos à la première ligne de la guerre des tranchées lectorales du web. Sous les couleurs de Bonnier, le magazine Popular Science + semble jouir d'une longueur d'avance sur ce nouveau terrain.


vendredi 22 octobre 2010

On s'enrichit: le taux d’activité des jeunes Québécois dépasse celui des Ontariens

Bonne nouvelle, les statistiques du marché du travail des Québécois se comparent de mieux en mieux à ceux de nos voisins Ontariens et Canadiens. Et ce n’est pas grâce aux Boomers. C’est grâce aux jeunes. 

Première bonne nouvelle, le taux de chômage du Québec (8 pourcent) est depuis peu plus faible ou égal à celui de nos voisins. Mais encore, nos taux d'activité et d'emploi, qui mesurent la taille de notre marché du travail, sont en hausse. Plus on a de travailleurs, plus on est riches.

jeudi 21 octobre 2010

Histoire de l'innovation: Apple tue le cd

Apple a hâte que nous arrêtions de nous servir de trucs obsolètes. Et le créateur destructeur Steve Jobs a décidé de partir le compte à rebours de l'obsolescence pour une technologie que nous utilisons de moins en moins: les lecteurs optiques de disques CD et DVD.

Selon le site TechCrunch, les CD existeront encore pour un petit bout de temps, mais Apple a sonné le glas hier.

lundi 18 octobre 2010

Apple va finalement faire des petits ordis portables

La machine à rumeurs s'emballe encore pour Apple. Il semblerait que l'entreprise ait finalement décidé de fabriquer un plus petit ordinateur portable, souvent appelé mini-note ou netbook.

mardi 12 octobre 2010

Guerre des devises: l'Allemagne a tout compris de la macroéconomie

Dans la guerre mondiale des devises qui sévit présentement, l'Allemagne semble avoir tout compris de la macroéconomie.

Sa récession est terminée et son PIB croît rapidement. Comment est-ce possible? Un bon article du Economist pose la question et y répond.

vendredi 8 octobre 2010

La récession américaine est loin d'être terminée: graphique

La récession américaine est loin d'être terminée. Et même si le produit intérieur brut (PIB) américain a recommencé à croître, il faudra des gains très robustes et plus soutenus pour relancer l'emploi aux États-Unis.

Ce graphique du Washington Post en dit long sur le problème macroéconomique américain (il faut cliquer je ne peux pas le reproduire, c'est en flash). En gros, le potentiel économique des USA ne cesse de croître.

jeudi 7 octobre 2010

L'or est à un max historique: ATTENTION!

Comme dirait André Boisclair: ATTENTION, ATTENTION, ATTENTION.

L'once d'or est à un sommet historique à 1330 $US ces derniers jours et personnellement, je crois qu'il faut être prudent lorsqu'on est un commun-des-mortels-en-Bourse. 


Prix de l'once d'or en dollars US au marché de New York.



Joseph Stiglitz critique la politique monétaire de la FED

Joseph Stiglitz, un des économistes les moins doctrinaires de la profession, émet des réserves vitrioliques au sujet de la politique monétaire expansionniste de la Fed, la banque centrale américaine.

Stiglitz a dans le passé critiqué la Banque mondiale et le FMI pour avoir imposé des réformes économiques austères aux pays en voie de développement qui n'arrivaient pas à payer leurs dettes. Aujourd'hui, l'agence Reuters rapporte que Stiglitz dit que la politique monétaire américaine est inefficace. Imprimer de l'argent en 2010, ça ne sert à rien, peut-on résumer. Les banques se renflouent et ne prêtent pas plus d'argent qu'avant.

Cette politique expansionniste est source de «chaos» dans le monde et non pas un moyen de renforcer la reprise de l'économie mondiale, a-t-il déclaré mardi devant un scrum de journalistes.

Pis encore, ça crée des distortions sur le marché des devises. Les taux de change de l'Euro, du dollar US et du yen se dévalués indûment. Pourquoi? Si les USA, le Japon et l'Europe impriment de l'argent, ils dévaluent leurs monnaies respectives, afin d'améliorer leur bilan au chapitre des exportations de biens.

C'est le reste de la planète qui paie la facture, doit-on comprendre entre les lignes.

mercredi 6 octobre 2010

Quelle est l'innovation québécoise la plus HOT ?

Quelle est l'innovation québécoise la plus HOT en ce moment? J'en ai aucune idée, mais je pose la question.


J'ai vu un petit lien sur LinkedIn menant à cette recherche pré-mâchée du site pas trop user-friendly des fonctionnaires du brevet américain, le USPTO. On retrouve au moins 259 brevets accordés dans les 3 derniers mois à des entreprises québécoises. C'est une bonne moyenne, mais je suis curieux de savoir l'importance ''macro-économique'' de ces brevets.

J'ai refait la recherche en cherchant seulement pour les brevets des sociétés québécoises: 158 brevets.
Voici la liste.

On trouve de tout: une poubelle, un quai flottant, des lunettes militaires, et plusieurs autres inventions trop complexes à répéter!

La grande question à un million: lesquelles seront des hits sur le plan des ventes?

dimanche 3 octobre 2010

La mode québécoise sera à l'honneur à Atlanta le 15 octobre prochain

La mode québécoise sera à l'honneur à Atlanta le 15 octobre prochain. C'est pas ma spécialité, ma conception de la mode, c'est d'éviter ce qui se démode. Alors j'essaie de ne jamais être à la mode, pour éviter à acheter des fringues. (Je préfère mettre mon argent dans le placoplâtre... )

Mais je crois important de souligner que c'est cette année le 10e anniversaire du défilé québécois à Atlanta et Simon Dong, un designer de Montréal, sera cette année en vedette.

L'activité est le fruit d'un partenariat entre le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE) et la délégation du Québec à Atlanta. 30 designers québécois y seront, dont Andy Thè Anh, ChagallConrad C, Frank Lyman Design, Michael Tyler Collections et Simon Chang.


En passant, Atlanta est une ville en pleine renaissance. Côté musique, le wiki d'Atlanta est impressionnant:


De nombreux artistes de hip-hop sont issus de la scène d'Atlanta, comme Shawty Lo, Gucci Mane, Oj Da Juiceman, Usher, Lil Jon, T.I., Ludacris, Jermaine Dupri, TLC, Ciara, Ying Yang Twins, Jazze Pha, Young Jeezy, Lil' Scrappy , Lil'Jon et Outkast. Plusieurs mouvements hip hop sont d'ailleurs nés à Atlanta, dont le Dirty South. Atlanta est aussi le berceau d'un nouveau et récent mouvement hip-hop (et qui n'est pas du rap), le Crunk (contraction de « crazy » et de « drunk ») ou de la Snap Music dont les principaux acteurs sont les Dem Franchize Boyz, D4L et Soulja Boy. Et justin Bieber, le jeune chanteur canadien, y habite actuellement.

C'est donc une ville qui bouge. Et qui était au courant que le Québec avait une délégation dans le vieux sud des États-Unis?

vendredi 1 octobre 2010

La productivité des Québécois: notre prospérité ne dépend plus de nos usines

Nos usines ne sont plus l'élément clé qui détermine la prospérité et la productivité du travail des Québécois. Historiquement, le virage manufacturier a permis aux Québécois de s'urbaniser, de s'enrichir et de s'éduquer. Mais ce phénomène tire à sa fin.

Il faudra se tourner vers les services -- et s'y améliorer considérablement -- si on veut augmenter notre productivité du travail au Québec, et faire croître notre niveau de vie.

C'est ce qui m'a frappé de la présentation que j'ai vue hier de Robert Gagné, professeur d'économie à HEC Montréal et directeur du Centre sur la productivité et la prospérité, lors du colloque organisé sur le thème de la productivité du travail au Québec.

La productivité des Québécois: ça passe par la diplomation des managers

La prospérité future des Québécois dépend de la formation académique des gestionnaires en usine et dans les entreprises de services. Nos managers sont sous-scolarisés et nous en payons le prix par une productivité du travail plus faible.

Puisque nous sommes moins efficaces au travail, notre niveau de vie plus est faible qu'en Ontario, qu'au Canada et qu'aux États-Unis. Selon un expert, les gestionnaires font la différence en matière de productivité car ce sont eux qui supervisent la production.

En fait, seulement le tiers (36 %) des managers québécois détiennent au moins un bac de l'université. Aux États-Unis, c'est plus de la moitié (54 %) des managers qui détiennent un bac ou une maîtrise.

Thomas Mulcair à Dawson: les gaz de schistes sont très inquiétants

Thomas Mulcair était au collège Dawson ce matin pour parler d'environnement. Une centaine d'étudiants ont accepté l'invitation du prof Ted Irwin pour écouter le député d'Outremont. Compte-rendu.

Mulcair, ancien ministre de l'Environnement, en a profité pour torpiller son ancien patron, Jean Charest, chef du Parti libéral du Québec et Premier ministre du Québec.

La politique du laissez-faire face à l'industrie d'exploration des gaz de schistes est «sans esprit» (mindless), a-t-il dit, parlant toujours sur un ton calme. En matière d'environnement au Québec, «plus personne ne s'en occupe» (no one is minding the store), a-t-il enchaîné.

Les gaz de schistes l'inquiètent car la centaine de produits chimiques utilisés pour soutirer le gaz naturel sous-terrain sont pour la plupart des carcinogènes, dit-il. Ces produits chimiques peuvent rester dans le sol et contaminer la nappe phréatique, selon lui.


Mulcair, seul député du NPD au Québec, un parti politique fédéral de gauche, a discuté de loi environnementale, de l'histoire des enjeux environnementaux et de politique canadienne.

Le magazine New Yorker adopte le iPad

C'est tout récent, le réputé magazine américain The New Yorker s'est lancé dans l'arène iPad. Il n'est évidemment pas le seul, et donc une tendance lourde se dessine.

Il semble que ce nouveau médium tactile et ultra-portable qu'a inventé Apple séduit les lecteurs. Par ailleurs, cette nouvelle technologie ultramince pourrait devenir une solide planche de salut pour les éditeurs traditionnels.

Par exemple, Condé Nast a fermé son magazine Gourmet l’an dernier, au grand désarroi de sa clientèle fidèle et largement féminine. Mais ce magazine revient à la vie -- d'une façon légèrement différente -- sur la tablette iPad.

mercredi 29 septembre 2010

Un cartel des télés à écran plat?

Qui aurait cru que le marché des écrans plats était sujet à un cartel où les prix sont fixés par une poignée de fournisseurs asiatiques?

En entrant dans n'importe quel magasin à grande surface, on a bien l'impression de participer à une concurrence féroce où le prix le plus bas fait loi.

Mais non. Il s'agit d'un oligopole mesquin, où une poignée de joueurs s'entendent pour forcer les consommateurs à payer un prix plus élevé pour le produit convoité: un téléviseur à écran plat ACL.

mardi 28 septembre 2010

RIM est devenue la mal-aimée des technos, dommage

La société ontarienne Research in Motion (RIM) est devenue la mal-aimée des entreprises de haute technologie et d'informatique. Le prix de l'action est redescendu sous la barre des 50 dollars. C'est dire que RIM a carrément fait du surplace depuis novembre 2006.

C'est très dommage parce que le niveau d'innovation et les chiffres comptables de RIM sont tous les deux impresionnants. Comme Nortel autrefois, c'est une rare entreprise canadienne qui s'est développée grâce à l'innovation et non pas grâce à un gisement de ressources naturelles.

Malgré les investisseurs qui boudent parce que le produit ne sera pas prêt pour Noël, le Playbook, devrait faire un tabac. Surtout chez la clientèle d'affaires.

vendredi 24 septembre 2010

L'obsolescence: Harley c'est fini, selon Wired

La marque Harley-Davidson est au bout du rouleau, selon Wired Magazine.

Il n'y a plus rien à faire quand votre marque sert à vendre des cossins comme des boîtes à biscuits. C'est un signe, selon le chroniqueur Lores Joberg, que votre produit, votre entreprise, est sur la voie de sortie de l'autoroute de l'innovation. Citant le magazine Forbes, Harley roule moins qu'avant.

Mes frères sont motocyclistes. Et je crois qu'ils n'aiment pas les Harley. On reste poli, mais c'est pour les vieux. Ils aiment de belles machines asiatiques, efficaces et puissantes.

C'est pas la fin du monde, dit Joberg. Harley pourra toujours mettre sa marque archi-connue sur des véhicules pour personnes âgées et toutes sortes de bidules. Mais éventuellement, la marque mourra, comme les baby-boomers qui en ont fait un icone du rêve américain.

Le prix de l'essence à son plus haut, tous les jeudis

Ma prévision de mardi s'est avérée.

C'était pas difficile à prévoir. C'est comme ça, à toutes les semaines.

Le prix moyen de l'essence dans la région de Montréal a grimpé mercredi à 1,06 $ le litre, selon le site www.essencemontreal.com. Jeudi, le prix a atteint un sommet de la semaine à 1,07 $.

mercredi 22 septembre 2010

Les hôtels reprennent du poil de la bête

Les hôtels du centre-ville de Montréal on repris du poil de la bête cet été, grâce - surtout - au retour du Grand Prix de formule 1 de Montréal.

C'est une bonne nouvelle pour l'industrie du tourisme au complet, qui a eu de grands frissons ces dernières années à cause de la récession qui a frappé notre grand voisin au sud de la frontière. En fait, j'ai travaillé l'an dernier à pareille date sur un dossier de fond pour le magazine Montréal Centre-ville.


On peut consulter le texte ici (passer à la page 45).

J'avais été surpris d'apprendre que les hôteliers ont continué, en 2009, de construire et de rénover des chambres à Montréal, malgré la récession, malgré un taux de change très défavorable et le passeport obligatoire pour les Américains, et malgré la perte de la Formule 1. D'autant plus surprenant: les prix des nuitées avait alors chuté drastiquement, passant souvent sous les 90 $ par soir, en plein centre-ville.

Le pari risqué des hôteliers semble avoir été gagné, la demande s'est manifesté cet été, avec une augmentation de l'achalandage de 8 pourcent. Ouf.

mardi 21 septembre 2010

Il faut acheter de l'essence aujourd'hui

Aujourd'hui, mardi 21 septembre, est la journée idéale pour acheter de l'essence cette semaine.

Selon ma prévision, le prix du sans-plomb ordinaire va remonter du niveau moyen actuel de 1,01 $/litre pour atteindre 1,07 $ avant jeudi matin.

Pour un plein de 50 litres, c'est une économie de 3,00 $. C'est pas la mer à boire, mais c'est avec des «sous qu'on fait des piastres», comme disait l'autre.

lundi 20 septembre 2010

Le cuivre en demande, quel avenir pour Chibougamau?

Le prix du cuivre est en pleine croissance. Il faut allonger 7755 dollars US pour une tonne au marché au comptant d'aujourd'hui du London Metal Exchange.

Conséquence? Les vols de tout ce qui est en cuivre, comme nos cloches d'église, se font plus nombreux que jamais.

Mais encore, il pourrait y avoir une deuxième vie pour la production de cuivre au Québec, notamment à la  mine Copper Rand de Chibougamau, au nord du lac Saint-Jean.


Vol de cuivre à Saint-Jérôme: l'offre suit la demande

Quelle est la nouvelle mode chez les bandits?

Voler des camions remplis de fils de cuivre. La nouvelle a été rapportée ce matin: 2 camions ont été retrouvés et 2 individus sont détenus à Saint-Jérôme. Un suspect est encore au large.

C'est farfelu? Pas du tout, il s'agit d'une tendance lourde, un fait divers de plus en plus commun.

vendredi 17 septembre 2010

Un atlas de l'innovation au Canada

Fallait y penser.

Les bonnes gens de la boîte de consultation Research Infosource ont mis au point un atlas de l'innovation via une le web. C'est payant et je n'ai pas eu la chance de m'en servir encore, mais je compte en faire un compte-rendu critique bientôt.

Research Infosource, ce sont ceux qui colligent le palmarès annuel bien connu des sociétés qui investissent le plus d'argent en recherche et développement. Je suis certain qu'autant les industriels que les fonctionnaires du développement économique y trouveront des informations essentielles à leurs prises de décisions.

Et tout le monde aime les cartes...

Les nouvelles en ligne dépassent la radio et la télé

Aux États-Unis, les gens passent plus de temps à lire des nouvelles diffusées sur le web, qu'à lire le journal. Ils y accordent autant de temps qu'aux nouvelles à la radio. Et ils accordent encore le gros de leur temps à écouter les bulletins télévisés.

Ce sont quelques uns des nombreux constats d'une nouvelle étude du bien connu Pew Research Center for the People and the Press. Merci au newsletter de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec pour les liens de l'étude et de ce compte-rendu du quotidien Le Figaro.


Minutes passées à lire ou écouter des nouvelles.

Ce qui m'inquiète, ce n'est pas tant que les journaux et les radios perdent des auditoires et des parts de marché. C'est la création destructrice de Schumpeter à l'oeuvre. Nos journaux n'étaient pas si fantastiques que ça il y a cinq ou dix ans, soyons francs quand même.

Pour les consommateurs, c'est gagnant-gagnant, car l'offre de nouvelles n'a jamais été aussi importante et aussi abordable.

La dérive, c'est la consécration de l'infotainment et du publireportage comme seul modèle d'affaires rentable, comme en fait foi cette autre nouvelle relayée par la FPJQ: une station de télé de Los Angeles diffuse des infopubs cachées dans son bulletin de nouvelles.

Entre temps, la révolution web mobile touche même les profs. On propose cette année un atelier pour transformer ses notes de cours en ''apps'' pour iPhone. Et je m'inscris!

mardi 14 septembre 2010

Les parieurs en ligne misent sur la présidence de Sarah Palin et la dominance de la droite

Les parieurs en ligne du site irlandais Intrade misent vigoureusement sur les ambitions présidentielles de l'Alaskaine Sarah Palin.

Les probabilités sont maintenant de 69 % que la fameuse politicienne républicaine annonce qu'elle se présente à la présidence des États-Unis avant minuit, le 31 décembre 2011.

Hilarant? Désolant?



En tout cas, le même site prédit que les Républicains vont obtenir la quasi-majorité des 100 sièges du Sénat américain lors des élections partielles du 2 novembre prochain. Les parieurs de Intrade prédisent que les Républicains obtiendront un total de 48 sièges ou plus.


Rappelons rapidement le déroulement complexe: 37 des 100 sièges sont en jeu au 2 novembre. Du lot, 19 sont démocrates, 18 sont Républicains.

Comme le parti d'Obama détient déjà 57 sièges au Sénat (plus deux indépendants sympathiques), la droite américaine doit arracher 7 sièges supplémentaires pour obtenir la majorité simple.

Les parieurs du site Intrade prédisent aussi que les Républicains prendront le contrôle de la chambre des représentants.

C'est pas moi l'expert, mais les données d'Intrade commencent à être prises au sérieux, parce que les parieurs y vont de leur propre argent. Du coup, on ne mise pas sur le cheval que l'on aime, mais bien sur le cheval que l'on croit gagnera la course.

Pour bien voir la domination républicaine prédite par Intrade, une carte électorale des États-Unis.

Intrade prédit un gain républicain en rouge, et un gain démocrate en bleu. Blanc indécis, Gris pas d'élection.

lundi 13 septembre 2010

Comment enseigner l'économie aux filles

Comment enseigner l'économie aux filles?

C'est une question importante. Une journaliste britannique soupire que les Bonnes économistes-femmes sont difficile à trouver. La moitié de mes 154 étudiants cet automne sont des filles. Mais ce n'est pas par choix de leur part. Le cours d'introduction à l'économie est obligatoire. Et je suis bien conscient du fait que bon nombre d'entre elles ont bien hâte de gagner un peu de liberté pour choisir d'étudier autre chose que l'économie.

Au collège Dawson, j'ai le sentiment que c'est le département de psychologie qui tient le haut du pavé dans l'estime des étudiants, et surtout des étudiantes. Bien sûr, c'est normal. L'offre et la demande vs. comprendre les comportements des hommes et des femmes, des familles, des traumatisés et des malades mentaux... Je sais bien que c'est moi qui suis anormal...

Mais n'empêche, je me suis donné comme objectif de faire un effort pour stimuler l'intérêt des filles pour la chose économique. Et je crois avoir trouvé un petit truc cet après-midi:

la crème glacée.

Quoi de plus intéressant que de parler de crème glacée, pour expliquer la relation qu'entretiennent les  humains avec une baisse de prix dans une circulaire d'épicerie. "Le prix d'un pot de Häagen Dazs a baissé de moitié à l'épicerie", ai-je oser lancer dans mon cours aujourd'hui.

De suite, l'intérêt d'une étudiante nichée au fond de la salle, distraite par son ordinateur portable, est piqué. ''Quoi? Dans quelle épicerie?''

Mais non, c'est un scénario fictif... Il s'agit d'expliquer LE concept fondamental en économie: la courbe de la demande. La plupart des manuels d'économie nous servent des exemples de produits bancals. Le prix des bananes, des canneberges ou du lait. Mais qui s'intéresse vraiment au prix du lait? Personne. Il ne varie même pas!

Mais la crème glacée, ça marche.''Si c'était gratuit, j'en mangerais sans limite'', m'a confié une autre...

Et voilà, la loi de la demande est démontrée! La consommation augmente avec une baisse de prix.

Prochaine étape, j'aimerais leur parler un peu plus d'économistes et de théoriciennes qui ont marqué la science économique: Joan Robinson, Sherry Cooper, la journaliste du Financial Times Gillian Tett, ou encore ma préférée de toutes: Jane Jacobs.

Il y a même un livre sérieux à ce sujet, ici.

vendredi 10 septembre 2010

Dossier sur la gestion de la chaîne de valeur

À LIRE: Le bulletin Innov du Réseau québécois sur l’étude et la promotion des systèmes d’innovation (RQSI) présente cette semaine un dossier très complet sur la gestion de la chaîne de valeur.

Plusieurs liens vers des études récentes, des outils d'analyse, des études de cas.

Exemple: Cartographie de la chaîne de valeur : Cerner la valeur pour obtenir un avantage concurrentiel.

La dépression est loin d'être vaincue, crie Krugman

Tristesse abondante. Un des chroniqueurs économiques les plus influents et les plus honnêtes de notre époque nous remet solidement les yeux devant les trous.

Paul Krugman écrit que 2010 ressemble étrangement à 1938. Il nous rappelle qu'en 1938:
''l'économie américaine a été handicapée par une crise financière. Les politiques de la Maison Blanche démocrate a permis d'éviter le pire, mais ils ont été trop peu téméraires et le taux de chômage demeure très très élevé. Malheureusement, le public n'apprécie guerre l'interventionnisme de l'État, et semble sur le point de servir une sérieuse correction aux Démocrates lors des élections de mi-mandat.''
Ça ressemble étrangement à la réalité du président Obama, aux prises avec un programme d'interventionnisme économique à bout de souffle. C'était bien, ça a bien marché, dit Krugman, économiste renommé et chroniqueur au New York Times. Mais c'est insuffisant et il faudrait emprunter encore pour dépenser encore, dit-il.

Certains de ses critiques sont plutôt raisonnables, comme Raghuram Rajan, ex-économiste en chef du Fonds monétaire international.

Malheureusement, la prescription de Krugman -- et même de ses critiques -- ne s'attaque pas du tout à la racine du problème, comme on dit en anglais.

La cause fondamentale de la dépression est multiple, mais voici ma version : devant une structure industrielle désuète, les financiers de Wall Street ont inventé des produits financiers pour tenter de continuer à faire de l'argent avec les hypothèques de simples citoyens. Bizarrement, l'administration Bush a encouragé la pratique qui a mené à création d'une bulle immobilière dévastatrice.

Bon. Alors on fait quoi?

Keynes a dit qu'il fallait dépenser l'argent qu'on a pas. C'est pas si fou et ça a marché. Mais si on veut vraiment relancer l'économie, la recette est différente: Il faut selon moi reprendre un peu de Schumpeter, mélanger à du Adam Smith et mettre au four de Keynes.

Explication: il faut investir dans notre productivité et notre capacité de production, des machines modernes, des usines vertes, c'est l'accumulation du capital de Smith. Il faut aussi investir dans l'industrie de demain, détruire un peu du passé et créer l'avenir. Ça c'est la destruction créatrice de Schumpeter.

Finalement, le gouvernement doit mettre la main à la pâte. Si le secteur privé s'activait tout seul, on ne serait pas dans ce merdier. Ça c'est le rôle du gouvernement dans la demande agrégée de Keynes.

Obama agit déjà en ce sens. Mais comme Krugman, je crois que les efforts doivent se multiplier, rapidement, exponentiellement, et avec une tonne d'argent frais. Sinon, on pourrait se retrouver dans une 3e guerre mondiale. Ironique que les Républicains s'opposent à l'intervention de l'État quand on veut créer une économie de qualité, mais ils ne s'y opposent pas quand on veut faire la guerre.

On voit justement ici Krugman se faire violemment attaquer par Bill O'Reilly de Fox News.

jeudi 9 septembre 2010

La télé Internet va tout changer

La télé Internet va tout changer. 

Comme bien des gens de ma génération, je paie déjà -- cher -- pour l'Internet, mais je n'ai pas le fameux ''câble''. Et comme plusieurs, je vais sérieusement commencer à songer à me procurer la nouvelle Apple TV.



Pourquoi payer 40 $ par mois pour toutes sortes d'émissions qu'on ne veut pas vraiment écouter?

Quand on peut obtenir les chaînes généralistes gratuitement et qu'on peut brancher sa télé sur Internet et regarder des émissions ''spécialisées'' qu'on aime, pour seulement 99 cents?


Bien sûr, la télé traditionnelle tente de trouver sa place dans ce grand charivari médiatique chamboulant.


Vous connaissez le nouveau site Tou.tv? C'est un web-groupement de chaînes connues comme SRC, TV5 et TéléQuébec, notamment. On y trouve les mêmes émissions en rediffusion qui sont diffusées sur la télé. Et, on y trouve des web-télés inédites à la vraie télé.

J'y suis allé récemment. Mais après 10 minutes, je suis allé voir le bon vieux YouTube. Faut dire que c'était encore l'été et que j'avais déjà tout vu live à la tivi.

Mais ce qui est fou avec YouTube, c'est qu'on trouve rapidement ce qu'on ne cherchait même pas. C'est souvent drôle. C'est même parfois très original.

Un exemple? Wheezy Waiter



Bon, c'est pas grand chose, mais ça a piqué ma curiosité. Et puis si on s'emmerde on peut toujours retrouver de vieux clips de Family Guy, c'est toujours drôle.

Bref, tout ça pour dire que l'avenir de la télé est sur le web. Apple ne sera pas seul longtemps, Yahoo, Google, Microsoft et tous les autres géants s'activent depuis déjà longtemps en prévision du grand dérangement de la câblodistribution.

vendredi 3 septembre 2010

L'évangile du brevet part en tournée des régions

Une auteure et conférencière que je ne connais pas, Mireille Jean, part en tournée des régions. Elle fait le tour du Québec pour convaincre les gens d'affaires, surtout les patrons de PME, de sortir leur chéquier pour protéger leurs inventions. J'ai appris ceci via LinkedIn... Que je suis techno...

Selon elle, la protection qu'offre un brevet, c'est à dire un monopole de production pour 20 ans, vaut amplement la peine d'allonger quelques milliers de dollars pour les services d'un agent de brevet de Montréal. En revanche, il faut publier ses dessins, révéler son génie. C'est de bonne guerre, je crois.

En rédigeant mon mémoire de maîtrise, j'ai été surpris de constater à quel point les entreprises hors-Montréal ne détiennent pas beaucoup de brevets. Hormis quelques centres de R-D, comme celui d'Alcan à Arvida, ou le défunt centre de recherche en pâtes et papiers de Grand'Mère en Mauricie...

La R-D au Québec, c'est une affaire montréalaise.

Un agent de brevet m'a déjà dit que les PME en région auraient peut-être plus de brevets, s'il y avait plus d'agents de brevets en région.

Mais c'est difficile à faire. Les agents de brevet sont des perles rares. Diplômé en droit et en génie, il faut ensuite sept années de formation pour devenir productif et pleinement autonome, m'avait-il dit. Monter un bureau en région, que ce soit à Drummondville, Rimouski ou Chicoutimi, c'est très difficile, étant donné la petite taille de ces économies...

Pourtant, leurs économies pourront difficilement croître sans innovation...

mardi 31 août 2010

La reprise américaine est une affaire compliquée

La reprise de l'économie américaine est une affaire compliquée. Le rapport tout frais du vice-président Joe Biden est ici. Et le voici qui en parle (sautez les 15 premières minutes).



En gros, le plan de relance du gouvernement Obama a tenté de réaliser deux objectifs à la fois.

Premièrement, le American Recovery and Reinvestment Act (ARRA) avait pour objectif de créer des emplois rapidement, comme par la construction de routes et de ponts. D'ailleurs, on peut voir des tonnes de photos de projets plus ou moins ambitieux, sur ce site de la Maison Blanche. Et on peut voir la carte des dépenses fédérales par État.

Les crtitiques pleuvent à boire debout sur Biden à ce sujet. L'AP rapporte que dans son propre État, un projet de subventions aux rénovations résidentielles a été mis en veilleuse en mai dernier à cause de possibles fraudes. Mais les scandales sont rares, selon le Time. Biden harcèlerait les apparatchiks pour éviter les bavures.

Au final, les Démocrates arguent que 3 millions d'emplois ont été consolidés ou créés par l'aide massive de 787 milliards US. En revanche, les Républicains rappellent que le taux de chômage oscille toujours autour des 10 pourcent.

Deuxièmement, l'ARRA doit investir dans l'économie de l'avenir. Il s'agit selon moi de l'idée la plus prometteuse pour relancer l'économie américaine, l'économie la plus importante au monde. Le sixième de l'enveloppe a été prévue pour financer des projets d'innovation technologique, tels que cette usine de batteries électriques de Nissan, au coeur du Rust-Belt manufacturier des USA.

1300 emplois, un investissement de 1,7 milliards, financé à 83% par Washington, et plusieurs autres projets du genre... C'est ce type d'intervention gouvernementale qui va sauver l'industrie automobile américaine, régler des problèmes de pollution, et relancer l'ensemble de l'économie.

Au Canada, bien sûr, pas question de financer l'innovation de telle façon. C'est la boutade qu'a lancée samedi dernier Jeremy Cato, journaliste au Globe and Mail et un des co-animateurs de l'émission canadienne-anglaise Car/Business. Il interviewait justement les dirigeants de Nissan Canada, au sujet de la toute électrique 5 portes Leaf, attendue pour l'an prochain. Le porte-parole de Nissan a répondu que si Ottawa voulait aider, on pourrait faire de même en Ontario...

En attendant de voir si Harper répond à cet appel, voici ce qu'est la fameuse Leaf :


lundi 30 août 2010

Thurso sauvée par un fou de Calgary

Quand j'étais enfant, on savait que le vent avait tourné quand l'odeur du souffre de Thurso nous empoisonnait l'existence. Le courant jet souffle habituellement vers l'est, mais parfois il se retournait.

Habitant près d'Ottawa, cette usine chimique de pâtes et papiers puait...

Mais seulement quand le vent tournait. Il y a quelques années, en reportage en Outaouais, le directeur de l'usine m'informe que ce problème avait été réglé. On dispersait alors l'ingrédient magique du Febreze sur toute la ville.

Sauf qu'avec la crise forestière, l'internet et la récession mondiale, Thurso avait d'autres chats à fouetter que son odeur de souffre. L'usine fermait et on ne peut quand même pas demander au Démon Blond, Guy Lafleur, de redéfinir l'économie de sa ville natale.

Heureusement, l'avenir des pâtes et papier en Outaouais n'est pas si noir. Un bon papier d'ARGENT, fait écho à un reportage étoffé du Globe and Mail: un investisseur futé de Calgary a relancé l'usine pour vendre la pâte de bois à l'industrie du tissu de rayonne. Le marché serait en croissance en Chine et en Inde, d'autant que la production mondiale de coton plafonne.

Fini le papier! Vive le textile?

C'est une leçon que d'autres ont compris. En Outaouais, de surcroît. L'usine de Glatfelter Gatineau Ltée, une filiale du géant américain Glatfelter, fabrique, depuis 2005, des tissus issus du bois pour la fabrication de serviettes féminines et de couches. Ce filon avait été exploité par les financiers torontois bien connus Brookfield.

Qui sait si le textile sauvera les autres usines en détresse du Québec, comme celles d'AbitibiBowater de Gatineau et de Dolbeau ? Encore faudrait-il que les grandes compagnies du papier apprennent quelques leçons de stratégie des investisseurs plus futés que sont Brookfield et ce petit gars de Calgary, Chad Wasilenkoff.

mardi 8 juin 2010

Sauver la raffinerie Shell? Oui, question de grappe.


Pourquoi? Parce qu'il s'agit d'une usine qui s'imbrique dans plusieurs industries de Montréal. La grappe des industries pétro-chimique et plasturgique en souffrirait.

L'industrie pétrochimique et plasturgique de Montréal est plus importante que ne laisse voir une analyse sommaire. Il est difficile de chiffrer l'impact du départ des raffineries, mais je crois qu'il serait plus que non-négligeable.

Bien que la grande majorité de la production d'une raffinerie sert à faire du pétrole pour faire rouler nos bagnoles, les raffineries montréalaises jouent un rôle clé pour des centaines d'entreprises de fabrication de la métropole. Je réfère à une carte de la Communauté Métropolitaine de Montréal, produite en 2005. On y voit une industrie éparpillée partout sur l'île de Montréal et sur la Rive-Sud. Des dizaines de milliers d'emplois sont liés à fabrication de produits chimiques et plastiques, souvent à partir d'autres produits du pétrole raffinés ici à Montréal. Cette toile de producteurs interdépendants serait grandement fragilisée par le départ d'une raffinerie.

Bref, en plus du chômage technologique à la raffinerie Shell, on pourrait s'attendre à du chômage structurel dans l'industrie pétro-chimico-plasturgique de Montréal.

La raison pour laquelle Shell veut quitter Montréal est simple: de nouveaux procédés permettent de construire des usines plus grandes. Plus de tuyaux, moins de travailleurs.

Et tant qu'à construire des méga-usines, le calcul du transport a été inversé. Vaudrait mieux dorénavant raffiner près du puits, et non plus à proximité du marché comme c'était la méthode jusqu'à présent.

Ce phénomène existe partout dans l'économie. C'est l'innovation de procédé. Le but: réduire les coûts. L'avantage: produire plus efficacement.

Le désavantage: le chômage technologique.

C'est pas rien. Lorsque des hommes et des femmes sont remplacés par des robots, ou une usine encore plus gargantuesque, c'est pas facile à accepter. Mais c'est la loi du marché et heureusement, notre économie s'en remet plus souvent qu'autrement.

Ceci dit, je crois qu'il faut quand même militer pour un sauvetage de cette raffinerie. Les arguments de base ont été souvent répétés ces dernières semaines:
  • Le Québec importe massivement du pétrole, aussi bien en tirer quelques emplois
  • Les 2 raffineries de Montréal-Est sont interdépendantes
  • 500 emplois, c'est beaucoup trop à perdre.
Donc, malgré la fatalité de l'innovation de procédé et du chômage technologique, il serait maladroit de laisser ce grand employeur démanteler son usine de Montréal-Est. 

lundi 24 mai 2010

L'avenir des pâtes et papier

La décision de Kruger de réduire sa liste de paie à Trois-Rivières n'a sûrement pas été prise à la légère. Exporter le papier journal mauricien vers les États-Unis et même vers l'Europe plus récemment n'est simplement pas un modèle d'affaires prometteur.

Sauf que...

Il y a toujours l'Asie, et les usines à papier situées près d'un port en eau profonde ont encore une certaine marge de manoeuvre...

Faudra voir si la rentabilité y est...

vendredi 7 mai 2010

Qui veut parier sur la Grèce?

Les grands financiers peuvent parier sur le sort de la Grèce en spéculant sur les obligations nationales de l'État Grec.

Mais les petites gens peuvent le faire aussi. La plateforme de paris sociaux Intrade vous permet de parier sur cinq scénarios, qu'un pays se retire de la zone euro en 2010, en 2011, en 2012, en 2013 ou en 2014.

Et les parieurs ne donnent pas cher de la peau de l'euro. Plus l'échéance est lointaine, plus les parieurs croient que la zone va éclater. En 2010, les chances sont encore relativement minces (18 %). Mais en 2014, certains croient que les chances du retrait d'un pays sont de 60 %.

Il y a cinq ans, ce serait presque impensable. Mais en économie, comme en politique, les choses bougent très vite.

lundi 3 mai 2010

Que devrait faire la Grèce?

Une dette qui dépasse le PIB, est-ce un problème?

Réponse courte: oui.

Réponse longue: on va tenter de garder ça court.

Le gouvernement grec a un sérieux problème. Il a maquillé la réalité et vécu au dessus de ses moyens. Après une bonne décennie de croissance importante, le gouvernement n'arrive plus à boucler son budget. Non seulement la dette gonfle, elle est dorénavant ingérable. À 115 pourcent du PIB, c'est trop. Les paiements mensuels sont si importants qu'il n'arrive plus à payer l'épicerie.

La crise grecque est contagieuse, comme le virus ebola, dit le ministre des finances mexicain Angel Gurria.



Au Québec la dette est aussi un sujet pressant. Si le gouvernement fédéral a réussi à réduire sa dette dans les années 1990 et 2000, la Belle Province ne l'a pas fait. Et en temps de récession, vaut mieux avoir un beau profil face aux requins de la finance. Mais le Québec est-il comme la Grèce? Pouvons-nous subir un sort semblable et voir le FMI débarquer à Dorval?

Il y a des ressemblances.
  • Sur le plan macroéconomique, le Québec est un pays développé qui traine un peu de la patte, comme la Grèce.
  • Le Québec habite au sein d'une union monétaire rigide, comme la Grèce.
  • Pis encore, l'OCDE évalue la dette du Québec à 94 % de son PIB en tenant compte de la proportion de la dette fédérale qui revient virtuellement au Québec. Presque autant que la Grèce.
Mais attention. Cette dette fédérale (34 % du PIB) revient à Ottawa. Les banquiers iront voir Harper pour se faire payer, pas Charest. Ce qui fait dire à Gérald Fillion, chef d'antenne de l'émission En direct sur l'économie à la SRC, qu'il ne faut pas croire que le Québec soit dans une situation aussi précaire que ne l'est la Grèce :
Jamais ne verrait-on le FMI atterrir à Dorval pour venir négocier un plan d'aide avec Jean Charest!
Je rajouterais que si la Grèce vit un mélodrame, ce n'est pas tant à cause de sa situation macroéconomique.

Selon moi, la solution est simple: se séparer de l'Union (monétaire) européenne et raviver le drachma. Celui-ci sera largement dévalué, ce qui aidera le pays à créer de l'emploi. L'économie grecque est fortement axée sur le transport maritime, le tourisme et les finances. Une monnaie nationale ne pourrait que soulager la crise actuelle.

Mais cette solution n'est pas envisagée publiquement. Mais c'est une possibilité réelle.

Fait intéressant, M. Fillion démontre que le mélodrame grec est essentiellement dû au système politique européen. L'Europe est une confédération de pays. La Grèce doit demander l'aide de pays voisins.

Mais au Canada, le Québec pourrait demander l'aide d'Ottawa sans tous ces sparages. On vit dans le même pays.
Des pressions politiques de toutes sortes s'agitent, ce qui met à l'épreuve à la fois la structure et la philosophie de l'Union européenne et la stabilité de la zone euro. L'univers dramatico politico-financier dans lequel évolue la Grèce n'a absolument rien à voir avec la stabilité canadienne, vue comme un modèle à suivre en matière budgétaire depuis plus d'une décennie.  G. Fillion
En terminant, je crois fermement que l'Union européenne ne veut pas voir partir la Grèce, qui au passage domine le transport maritime (n1 mondial!). Pas besoin d'avoir la tête à Papineau pour comprendre qu'une plateforme de transport fonctionne plus rondement quand on partage la même devise.

Ce n'est pas tout, tant les Allemands que les Français ne veulent pas voir s'effriter cette ambitieuse union politique qui 1) assure la paix sur le Vieux Continent et 2) crée un contre-poids à l'hégémonie américaine.

mercredi 28 avril 2010

Les taux montent, les taux montent, les taux montent

Cette semaine, j'avais à enseigner la politique monétaire. Selon mon beau graphique -- tout ce qu'il y a de plus orthodoxe -- du marché des prêts, c'est la banque centrale qui contrôle le jeu.

La Banque du Canada offre le plus faible taux d'intérêt au pays, le taux directeur. Et lorsque la BduC modifie son taux directeur, les banques commerciales se voient obligées de modifier leurs taux hypothécaires, dans le même sens, pour conserver leurs marges de profit.

Mais que ce passe-t-il? La réalité diffère-t-elle de la théorie économique? Je suis bouleversé.

Il appert que deux grandes banques canadiennes ont augmenté leurs taux hypothécaires cette semaine. La TD et la Royale majorent le loyer de l'argent pour le commun des mortels qui veut hypothéquer une maison.

Et les banquiers l'ont fait, sans même l'ombre d'une augmentation du taux directeur de la BduC. Et vlan pour mon beau graphique théorique du marché monétaire.


Évidemment, il y a des nuances. Primo, le 6,25 pourcent sur 5 ans de la Royale est un taux négociable. En cachette, la Royale n'a peut-être même pas changé ses taux.

Deuxio, la politique monétaire est une mesure indirecte. Personne ne force les banques à décider de leurs taux d'intérêts.

Tercio, une augmentation du taux directeur s'en vient. C'est écrit dans le ciel pour tous ceux qui ont appris à parler la langue de la science économique. Le taux directeur est présentement à 0,25 pourcent. C'est ridiculement bas et l'économie va plutôt bien, alors ce taux va remonter cet été. L'inflation va passer à un rythme annuel de 2 pourcent et le prétexte sera trouvé pour revenir à un taux réaliste.

Bref, les banquiers ont agi par prévention, selon leurs attentes. Mais au final, on se rend compte qu'ils agissent très rapidement lorsque vient le temps de ralentir l'économie. Ils montent les taux plus vite que la BduC!

mardi 20 avril 2010

L'Afrique est en croissance, selon un expert

Un expert suédois en santé humaine estime que l'Afrique subsaharienne est en pleine croissance économique, et que son avenir sera lié au développement de marchés locaux. Une économie de marché démocratique est un moyen prouvé pour améliorer la santé des humains, dit-il.

Hans Rosling présente ici des données surprenantes et soyez-y pour la fin, qui est aussi très surprenante.



Bref, je suis toujours séduit par quelqu'un qui a une expérience de terrain, dont les idées économiques sont sensées, mais pas nécessairement tirées de déductions mathématiques théoriques.

Et qui confirme ses dires par de belles données crédibles.

Évidemment, l'Afrique est pauvre. Mais lorsqu'on tient compte du chemin parcouru en 100 ans, elle s'est beaucoup enrichie, et avec des gouvernements sains, une économie de marché et le dur labeur des Africains, la situation pourrait s'améliorer grandement dans les 100 prochaines années.

Souhaitons-le.

vendredi 16 avril 2010

Aéro Montréal mise sur l'innovation; faudra mettre la pédale au fond

L'organisme chargé de dynamiser la grappe industrielle de l'aérospatiale a fait part au public aujourd'hui de plusieurs initiatives qui misent sur l'innovation pour que l'industrie montréalaise des avions et des hélicoptères se démarque de la concurrence à court et long termes.

C'est exactement ce qu'il faut faire.

D'autant qu'Embraer dit vouloir annoncer une nouvelle plateforme d'avions de 110 places d'ici la fin de l'année. La concurrence brésilienne de Bombardier ne se laissera donc pas faire, voyant bien que le C Series n'est pas qu'un coup d'épée dans l'eau.

Notons une déclaration de François Caza, président du Chantier Innovation d'Aéro Montréal et vice-président et ingénieur en chef, Ingénierie, Bombardier Aéronautique.
Il sera essentiel de développer et mettre en œuvre (...) un programme de rehaussement des capacités d'innovation des PME membres de la grappe, ainsi que des mécanismes de collaboration entre les donneurs d'ordre et les PME sous-traitantes, dans le but de qualifier les PME pour qu'elles deviennent non seulement des fournisseurs, mais aussi des innovateurs de classe mondiale.
Les Bombardier et Pratt & Whitney Canada innovent beaucoup. Mais dès lors, les PME vont devoir innover encore plus. Le message est assez clair.

Bonne nouvelle pour les travailleurs canadiens de l'automobile

Bonne nouvelle pour les travailleurs canadiens de l'automobile. Les ventes de voitures construites en Amérique du Nord ont grimpé en février.

Attention, ceci inclut les voitures de toutes marques qui sont assemblées au Canada, aux États-Unis ou au Mexique. Ainsi, les berlines Volkswagen, Toyota et Honda construites sur notre continent semblent se vendre autant que les Ford, GM et Dodge.

Selon Statistique Canada:  
Les ventes de voitures particulières construites en Amérique du Nord ont augmenté de 10,1 %, ce qui a annulé en grande partie la diminution enregistrée en janvier. Le nombre de voitures particulières construites outre-mer vendues a progressé de 5,9 %, soit une deuxième hausse mensuelle consécutive.

La morale de cette histoire: les constructeurs étrangers ont décidé d'assembler dans l'espace ALÉNA leurs modèles les plus populaires. C'est logique. Corolla, Civic, Golf... C'est donc normal que les ventes de ces modèles décolle.

La bonne nouvelle, c'est que ça crée des emplois chez nous.