vendredi 3 septembre 2010

L'évangile du brevet part en tournée des régions

Une auteure et conférencière que je ne connais pas, Mireille Jean, part en tournée des régions. Elle fait le tour du Québec pour convaincre les gens d'affaires, surtout les patrons de PME, de sortir leur chéquier pour protéger leurs inventions. J'ai appris ceci via LinkedIn... Que je suis techno...

Selon elle, la protection qu'offre un brevet, c'est à dire un monopole de production pour 20 ans, vaut amplement la peine d'allonger quelques milliers de dollars pour les services d'un agent de brevet de Montréal. En revanche, il faut publier ses dessins, révéler son génie. C'est de bonne guerre, je crois.

En rédigeant mon mémoire de maîtrise, j'ai été surpris de constater à quel point les entreprises hors-Montréal ne détiennent pas beaucoup de brevets. Hormis quelques centres de R-D, comme celui d'Alcan à Arvida, ou le défunt centre de recherche en pâtes et papiers de Grand'Mère en Mauricie...

La R-D au Québec, c'est une affaire montréalaise.

Un agent de brevet m'a déjà dit que les PME en région auraient peut-être plus de brevets, s'il y avait plus d'agents de brevets en région.

Mais c'est difficile à faire. Les agents de brevet sont des perles rares. Diplômé en droit et en génie, il faut ensuite sept années de formation pour devenir productif et pleinement autonome, m'avait-il dit. Monter un bureau en région, que ce soit à Drummondville, Rimouski ou Chicoutimi, c'est très difficile, étant donné la petite taille de ces économies...

Pourtant, leurs économies pourront difficilement croître sans innovation...

mardi 31 août 2010

La reprise américaine est une affaire compliquée

La reprise de l'économie américaine est une affaire compliquée. Le rapport tout frais du vice-président Joe Biden est ici. Et le voici qui en parle (sautez les 15 premières minutes).



En gros, le plan de relance du gouvernement Obama a tenté de réaliser deux objectifs à la fois.

Premièrement, le American Recovery and Reinvestment Act (ARRA) avait pour objectif de créer des emplois rapidement, comme par la construction de routes et de ponts. D'ailleurs, on peut voir des tonnes de photos de projets plus ou moins ambitieux, sur ce site de la Maison Blanche. Et on peut voir la carte des dépenses fédérales par État.

Les crtitiques pleuvent à boire debout sur Biden à ce sujet. L'AP rapporte que dans son propre État, un projet de subventions aux rénovations résidentielles a été mis en veilleuse en mai dernier à cause de possibles fraudes. Mais les scandales sont rares, selon le Time. Biden harcèlerait les apparatchiks pour éviter les bavures.

Au final, les Démocrates arguent que 3 millions d'emplois ont été consolidés ou créés par l'aide massive de 787 milliards US. En revanche, les Républicains rappellent que le taux de chômage oscille toujours autour des 10 pourcent.

Deuxièmement, l'ARRA doit investir dans l'économie de l'avenir. Il s'agit selon moi de l'idée la plus prometteuse pour relancer l'économie américaine, l'économie la plus importante au monde. Le sixième de l'enveloppe a été prévue pour financer des projets d'innovation technologique, tels que cette usine de batteries électriques de Nissan, au coeur du Rust-Belt manufacturier des USA.

1300 emplois, un investissement de 1,7 milliards, financé à 83% par Washington, et plusieurs autres projets du genre... C'est ce type d'intervention gouvernementale qui va sauver l'industrie automobile américaine, régler des problèmes de pollution, et relancer l'ensemble de l'économie.

Au Canada, bien sûr, pas question de financer l'innovation de telle façon. C'est la boutade qu'a lancée samedi dernier Jeremy Cato, journaliste au Globe and Mail et un des co-animateurs de l'émission canadienne-anglaise Car/Business. Il interviewait justement les dirigeants de Nissan Canada, au sujet de la toute électrique 5 portes Leaf, attendue pour l'an prochain. Le porte-parole de Nissan a répondu que si Ottawa voulait aider, on pourrait faire de même en Ontario...

En attendant de voir si Harper répond à cet appel, voici ce qu'est la fameuse Leaf :


lundi 30 août 2010

Thurso sauvée par un fou de Calgary

Quand j'étais enfant, on savait que le vent avait tourné quand l'odeur du souffre de Thurso nous empoisonnait l'existence. Le courant jet souffle habituellement vers l'est, mais parfois il se retournait.

Habitant près d'Ottawa, cette usine chimique de pâtes et papiers puait...

Mais seulement quand le vent tournait. Il y a quelques années, en reportage en Outaouais, le directeur de l'usine m'informe que ce problème avait été réglé. On dispersait alors l'ingrédient magique du Febreze sur toute la ville.

Sauf qu'avec la crise forestière, l'internet et la récession mondiale, Thurso avait d'autres chats à fouetter que son odeur de souffre. L'usine fermait et on ne peut quand même pas demander au Démon Blond, Guy Lafleur, de redéfinir l'économie de sa ville natale.

Heureusement, l'avenir des pâtes et papier en Outaouais n'est pas si noir. Un bon papier d'ARGENT, fait écho à un reportage étoffé du Globe and Mail: un investisseur futé de Calgary a relancé l'usine pour vendre la pâte de bois à l'industrie du tissu de rayonne. Le marché serait en croissance en Chine et en Inde, d'autant que la production mondiale de coton plafonne.

Fini le papier! Vive le textile?

C'est une leçon que d'autres ont compris. En Outaouais, de surcroît. L'usine de Glatfelter Gatineau Ltée, une filiale du géant américain Glatfelter, fabrique, depuis 2005, des tissus issus du bois pour la fabrication de serviettes féminines et de couches. Ce filon avait été exploité par les financiers torontois bien connus Brookfield.

Qui sait si le textile sauvera les autres usines en détresse du Québec, comme celles d'AbitibiBowater de Gatineau et de Dolbeau ? Encore faudrait-il que les grandes compagnies du papier apprennent quelques leçons de stratégie des investisseurs plus futés que sont Brookfield et ce petit gars de Calgary, Chad Wasilenkoff.