Ce graphique du Washington Post en dit long sur le problème macroéconomique américain (il faut cliquer je ne peux pas le reproduire, c'est en flash). En gros, le potentiel économique des USA ne cesse de croître.
Pourquoi? Parce que la démographie et la productivité du travail augmentent toujours. 3 scénarios:
- Le Washington Post calcule que si le taux de croissance du PIB ne dépasse pas 2 pourcent par an, le taux de chômage stagnera à 10 pourcent pour toujours.
- Pour revenir à un taux de chômage de plein emploi (5 %), le PIB américain devra croître de 6 pourcent en 2010, 2011 et 2012. Ce qui est franchement improbable.
- Le scénario raisonnable est de revenir au plein emploi vers 2020, avec un taux de croissance du PIB de 3 pourcent par an. C'est décourageant.
Pour plusieurs économistes, la question repose sur l'efficacité de la politique monétaire, ou encore fiscale. Ce ne sont que des solutions «band-aids». Pour moi, il s'agit essentiellement d'une question d'innovation et de structure économique déboussolée.
Ce pétrin, c'est évidemment à cause de la crise financière. Mais pour comprendre, il faut se rendre à l'évidence que c'est surtout à cause de l'innovation de procédé -- l'obsession millénaire de réduction continuelle des coûts de production -- qu'on peut prédire une augmentation constante et inévitable de la productivité du travail.
En temps normal, ceci est fantastique. C'est ainsi que notre prospérité se bâtit.
Mais en temps de récession, l'innovation de procédé ne prend pas de pause. Elle détruit des emplois sans aucune pitié pour nos familles et nos communautés. Ce qui crée un gouffre sans cesse grandissant sur le marché de l'emploi que l'on voit très bien sur le graphique du Washington Post. Pour combler cet écart, il faudra de la croissance soutenue. Sans pouvoir compter sur l'expansion des marchés déjà existants, la seule issue demeure l'innovation de produit. La croissance endogène disent les économistes.
Il faudra réinventer l'économie, produire du nouveau.
La création destructrice, c'est payant dans le long-terme, paraphrase-je Schumpeter. L'ouragan de la destruction est passée, maintenant c'est à nous de créer.
Ça vous donne le vertige?
Oh que oui.