Cette semaine, le journal LES AFFAIRES publie un dossier sur la Valorisation de la recherche dans lequel je signe quelques textes. La question primordiale demeure le fait que le gouvernement du Québec doit encore et toujours financer des organismes de valorisation de technologies issues des universités, alors qu'elles ont toutes au moins cinq annnées d'existance.
(L'article n'est pas disponible sur le web, il faut lire la copie papier)
Un lecteur me fait remarquer un point très valide par courriel qui va directement dans le sens du propos de M. Camille Limoges, cité dans mon article.
Sylvain Durocher, Analyste technique des affaires, de l'Institut canadien de l'information scientifique et technique à Boucherville, m'écrit « L’espoir ou l’objectif d’atteindre l’autofinancement à court terme des quatre sociétés de valorisation tient tout simplement d’un manque total de connaissance et de compréhension du domaine de l’innovation technologique et de sa dynamique. L’innovation est une course de fond, pas un sprint. »
Ma réflexion personnelle: la valorisation est un travail passionnant qui permet d'espérer de grandes retombées professionnelles pour les chercheurs impliqués. La valeur économique de leurs innovations tend à nous décevoir, mais c'est bien là le travail de l'université, soit de trouver ce que le marché ne pourrait même pas commencer à chercher. Nécessairement, la rentabilité est plus difficile.
Ceci dit, l'innovation selon moi est un phénomène plus large que celle qu'on espère des universités. Si, pendant longtemps, nous avons collectivement misé nos billes sur une économie de ressources, à faible valeur ajoutée, ça a été une erreur. Mais l'innovation qu'il nous faut pour construire une économie à haute valeur ajoutée peut -- et doit -- venir de partout, même des 'shops' où on ne trouve pas d'ingénieurs. Et parfois, c'est justement cette innovation-là qui est la plus rentable, à la fois socialement et commercialement.