dimanche 16 janvier 2005

De retour dans six jours

Pour les prochains jours, je serai en Abitibi, à Rouyn notamment.

Je prépare une série d'articles pour le journal. Au menu, les traditionnelles mines et forêts, mais aussi du boeuf végé, du multimédia, des femmes en affaires et les Premières nations sur les bancs de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.

Bonne semaine, au plaisir de vous réécrire­.

samedi 15 janvier 2005

Analyse: un pont pour la 25

On apprend aujourd’hui que le premier partenariat public-privé pourrait être annoncé dès la mi-février. Radio-Canada rapporte que Québec a décidé de terminer la 25 entre Laval et Anjou, et de construire le pont qui manque.

En septembre, des planificateurs de la Communauté métropolitaine de Montréal m’avaient demandé, à brûle-pour-point, mon avis sur ce projet.

J’y présentais les résultats de mon mémoire de maîtrise en économie urbaine. Je ne savais pas quoi répondre. C’est un dossier très loin de ma recherche, je ne connaissais pas la région en question et j’ai été pris de court.

C’est en revenant sur le succès de Saint-Laurent / Dorval que je m’en suis fait une idée. Selon moi, c’est beaucoup grâce au carrefour formé par les quatre autoroutes (13, 15, 20, 40), les cours de triage ferroviaire et l’aéroport Trudeau, que la zone est devenue le plus important parc industriel du Québec.

Voir la carte du réseau routier montréalais.

L’impact du projet ne se fera donc pas sentir le long de l’autoroute, mais là où on aura construit un carrefour. Sans surprise, ses bienfaits s’appliquent aux fabricants qui réunissent des intrants d’endroits différents pour ensuite livrer leurs produits ailleurs, dans toutes les directions. Tout en cherchant un emplacement peu dispendieux, ils préfèrent un carrefour.

Et plusieurs Montréalais craignent de perdre des emplois face à Laval. Je dis: à Montréal-Nord, peut-être, mais pas à Anjou.

Anjou deviendra du coup un des plus importants carrefours autoroutier de la région de Montréal, après Saint-Laurent. On y viendra de quatre directions, dont les creusets d'entrepreneurship que sont Laval, Lanaudière et Boucherville.

Montréal-Nord a cependant beaucoup à perdre. On va passer une autoroute dans sa cour et ses usines risquent de déménager à Laval.

Pour le Maire de Montréal, c’est tout un dilemme!

Car il faut aussi penser à l’environnement. On va encourager directement l’étalement urbain en direction de Laval, Terrebonne et Mascouche.

Et pour la région en général, on complète du coup un des tronçons nécessaire à une voie de contournement du centre de l'île de Montréal.

Et les habitudes des consommateurs? Le pont va rapprocher Montréal-Nord des deux gros centres d'achat du coin, le Carrefour Laval et les Galeries d'Anjou. Ça pourrait être fatal pour les centres commerciaux de Montréal-Nord.

mercredi 12 janvier 2005

Ouch! 550 lits, 2 G$ et pas fini avant 2010

Selon Le Devoir, la proposition officielle qui est examinée par les deux nouveaux analystes dits indépendants, est nettement déplaisante!

En fait, le projet de Technopôle de la santé dans la cour de triage Outremont ne compterait que 550 lits, coûterait le double du prix et ne serait pas prêt avant 2010.

Pourquoi moins de lits? Le CHUM avait toujours dit qu'il en fallait 700 au minimum. Parce qu'on en laisserait plus de 150 à Saint-Luc, de sorte que l'équilibre géographique soit maintenu pour le centre-ville et la Rive-Sud.

Vive les saga interminables...

samedi 8 janvier 2005

Les analystes du CHUM donnent l'apparence d'un conflit d'intérêt

Jean Charest et le ministre de la santé, Philippe Couillard, ont choisi deux analystes pour évaluer la pertinence du CHUM - Technopôle de la santé Outremont de l'Université de Montréal.

La décision suit l'appui nuancé du maire Tremblay pour le site Outremont, ainsi que la publication mercredi dans La Presse d'une lettre d'appui au site Outremont signée par notre gratin financier, dont les Coutu, Marcoux, Desmarais, Beaudoin.

Le site Outremont devient donc une option officielle à Québec, au grand plaisir de l'U de M et de son recteur, Robert Lacroix.

Mais selon Henry Aubin, chroniqueur aux affaires métropolitaines de la Gazette, les deux analystes «indépendants» que vient de nommer le PM Charest, ne sont pas du tout indépendants.

Aubin note que Guy Saint-Pierre est l'ancien pdg et chef du conseil du fleuron québécois du génie-conseil, SNC-Lavalin. Et Armand Couture, l'autre analyste, est l'ancien directeur des opérations d'Hydro-Québec, et plus important, un ancien cadre supérieur chez SNC.

Pourquoi le brouhaha pour des anciens bonzes de SNC? La firme était au coeur du projet plus péquiste du CHUM au 6000 Saint-Denis, à Rosemont. Et Saint-Pierre en était chef du conseil.

Un dirigeant aurait alors dit à Aubin que SNC avait l'intention de proposer de construire une partie du projet.

Aujourd'hui, ni Couture, ni Saint-Pierre, ne sont liés à SNC. Mais la proposition initiale pilotée par SNC avait ballonnée à des coûts de plus de 2 milliards. C'est un conflit d'intérêt gros comme ça.

Et d'Outremont ou Saint-Luc, qui serait la plus coûteuse? O-U-T-R-E-M-O-N-T

Et ça, le maire Tremblay le sait, Charest le sait, SNC le sait. Une chose est certaine, Hôtel-Dieu n'est pas sur la table.

Un bus du Mile-End à Saint-Henri

Je trouve l'idée très intéressante! Une ligne d'autobus qui relierait le Mile-End (la partie ouest du Plateau Mont-Royal, près de l'avenue du Parc) et Saint-Henri.

C'est tiré d'un article du site Dominionpaper.ca, relatant la difficile cohabitation entre la population ouvrière de Saint-Henri et les nouveaux riches que sont les résidants des récents condominiums qui longent le marché Atwater.

En fait, une étudiante de Concordia se plaint que ses amis sont dans le Mile-End. C'est un peu compliqué de s'y rendre quand on est plus près de la rue Notre-Dame, que de Saint-Viateur. Pour l'instant, le circuit 80 (ave du Parc) est un des plus achalandé de tout le réseau de la STM.

De faire un autre circuit qui ne ferait que tourner vers Saint-Henri une fois avoir traversé le centre-ville, serait sans doute très intéressant pour la STM. Et ça permettrait de tester l'idée du train léger sur l'avenue du Parc.

En fait, le train aura vraisemblablement à tourner vers l'ouest sur Notre-Dame, lorsqu'arrivé au bout de l'ave Parc/Bleury.

Je sais, c'est encore très tôt pour discuter de tout ça... mais je suis un peu rêveur...

mardi 4 janvier 2005

Hôtel-Dieu brouille les cartes

Oubliez Saint-Luc, Outremont et le 6000 Saint-Denis (métro Rosemont). L'illustre urbaniste de l'Université de Montréal, Jean-Claude Marsan, a écrit hier dans une lettre publiée par La Presse que c'est l'Hôtel-Dieu qui fait office de solution idéale.

Bref, avec la réfection de l'intersection des Pins, du Parc (on va démonter les bretelles), l'hôpital plus que centenaire héritera d'un intéressant lopin de terre. Il est en ville, près des artères principales, d'un éventuel tramway (ave du Parc), mais surtout, on y trouve pas de terrains contaminés, ni de rails. Et la construction sera plus rapide et moins dispendieuse.

Petit hic, les stations de métro sont un peu loin. Il en convient, mais le problème est le même à Outremont. D'autant que ce site borde un quartier résidentiel qui a l'habitude de défendre sa quiétude.

***

Par ailleurs, si j'ai bien compris, le CHUM est une histoire de compromis. Jamais aurait-on planifié un hôpital universitaire sur trois campus différents.

Sauf exceptions, les facultés de médecine de l'Occident préfèrent s'organiser dans un seul hôpital universitaire. À Montréal, à cause d'un manque de terrain propice, on aurait fait l'ultime compromis. Trois hôpitaux déjà existants ont hérité du mandat de formation et de recherche universitaire.

Douce ironie: l'UQAM est construite entre Notre-Dame et Saint-Luc, sur l'ancien campus de l'UdeM. La vénérable université avait pris le chemin de la Côte-Sainte-Catherine pour se donner l'espace de ses ambitions. Mais aujourd'hui, elle n'en a plus et des propositions des plus rationnelles voudraient garder sa médecine près de son ancien campus.

lundi 3 janvier 2005

Les contremaîtres de Montréal, entre l'arbre et l'écorce

Être le patron d'un col bleu, ça ne doit pas être facile. Mais la relation tendue entre les employés municipaux et la Ville de Montréal n'est pas seulement la faute de belligerants cols bleus.

C'est en partie la faute de la Ville, qui a encouragé ce type de comportement pendant des décennies.

Et c'est avec un peu de courage que Rosaire Perreault, président du syndicat des patrons des cols bleus (Association des contremaîtres employés par la Ville de Montréal), a osé l'affirmer dans la dernière édition du Journal Les Affaires. ICI

Fait intéressant, M. Perreault met le blâme autant sur la Ville que sur la minorité de cols bleus qui jouent aux fiers à bras. Il nuance les victoires du maire Tremblay (semaine de quatre jours), mais appuie sa volonté de changement.

Bref, un discours nuancé dans un débat qui oublie souvent la nuance.

mardi 21 décembre 2004

De la démocracie des brevets

Selon une étude récente, les États-Unis sont devenus dans les années 1800 catalyseurs du changement technologique grâce à un système de brevets ultra-démocratique.

L'étude est publiée par le National Bureau of Economic Research de Boston. On peut l'acheter moyennant 5$ ICI.

Les auteurs B. Zorina Khan et Kenneth L. Sokoloff trouvent que l'arrivée d'un régime de brevets abordable et facile à utiliser a permis à plusieurs inventeurs sérieux de jouir de leur génie. De plus, la variété, diversité et l'importance des inventions a augmenté. On brevète dans plus d'industries et ça enrichit des pauvres.

Pour ce faire, ils ont analysé un échantillon d'inventeurs américains réputés, actifs entre 1790 et 1930, avec leurs biographies détaillées et leur inventions brevetées. Ils estiment que les pays pauvres devraient s'inspirer du modèle.

Personnellement, je crois que le conseil est raisonnable. Les brevets permettent de démocratiser l'innovation. Sans un régime de brevet, seule une minorité réussit à tirer profit de son invention puisqu'on va le copier sur le champ. Seuls les fortunés et les industries qui jouissent d'un secret industriel efficace échappent à la règle.

Cependant, avec le temps, certains pays se spécialisent et empêchent les autres pays de produire certains biens. Par exemple, il est presque impossible de mettre sur pied une industrie d'appareils électronique au Canada.

En rédigeant mon mémoire de maîtrise, j'ai trouvé que bon an, mal an, Sony brevète au Canada plus que toutes les entreprises du Québec. Les brevets ont une durée de vingt ans. Lorsqu'ils arrivent à échéance, il n'est d'aucun intérêt de se lancer dans la production parce que la technologie est désuette.

Bref, les pays pauvres doivent savoir qu'en adoptant un système de brevets, vaut mieux qu'il soit accessible au commun des mortels. Mais du coup, ils se nient l'incubation d'industries de haute technologie. Le rattrapage est difficile. Au Canada, on pourrait ne jamais y arriver.

samedi 18 décembre 2004

Conference Board: Montréal s'en sortira

Pour des raisons techniques d'un samedi matin à la maison, je n'ai pas lu le rapport du Conference Board. Voici les faits saillants tels que livrés par Jay Bryan de la Gazette.

En deux ans, la région métropolitaine de Montréal a créé 60 000 emplois. Et le Conference Board du Canada estime qu'elle en créera 32 000 de plus en 2005.

C'est surtout grâce aux secteurs immobiliers, de la construction et des services professionnels. Car le manufacturier, surtout l'aéronautique et le textile sont en péril à Montréal et ses périphéries. Le think-tank basé à Ottawa estime à 20 000 le nombre d'emplois en usine perdus depuis 2002.

Mais 2005 sera différente. L'économiste Mario Lefevbre croit que la fabrication prendra du gallon et créera des emplois. Et ce, dans les produits chimiques et pharmacologiques.

La croissance de l'économie est prévue à 3,2% en 2005. C'est exactement la croissance prévue du Canada. Cependant, Toronto et Calgary auront 3,8% et 4,1% parce que leur population croît deux ou trois fois plus rapidement que Montréal.

En somme, c'est presque une bonne nouvelle. Bon an, mal an, la ville continue d'attirer ses 30 000 immigrants, et la croissance est bonne. Il doit donc y avoir des gens qui s'enrichissent.

Ce serait à investiguer. Une autre fois...

mardi 14 décembre 2004

CHUM Outremont ou Saint-Jacques? Tremblay hésite

Québec n'a pas encore décidé si le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) aura un nouvel édifice dans l'actuelle cour de triage d'Outremont ou si on construira dans la cour de l'actuel Hôpital Saint-Luc, dans le quartier Saint-Jacques de l'arrondissement Ville-Marie.

dimanche 12 décembre 2004

Le métro rentable, très rentable

The Gazette écrit ce matin que le transport en commun à Montréal a permis aux citoyens d'économiser 570 M$ en 2003.

Le chiffre vient d'une étude commandée à la firme de conseil stratégique SECOR par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Le pdf de l'étude est disponible sur le site de la CCMM.

Les auteurs estiment aussi des bénéfices de 159 M$ à cause de la réduction des accidents routiers (62 M$) et des émissions polluantes (97 M$).

L'étude arrive à point nommé puisque la Société de transport de Montréal cherche des sous. Elle gère le métro et les autobus sur l'île. Et si elle veut remplacer les wagons du métro, les plus âgés du monde, il lui faut au moins deux milliards de dollars.

samedi 11 décembre 2004

Québec se dotera d'un plan économique

La Commission métropolitaine de Québec a préparé en mai 2004 un document appelé l'État de la situation et les tendances. C'est un prélude au plan économique qui se prépare en ce moment.

L'exercice fait partie du mandat de la CMQ, comme la Communauté métropolitaine de Montréal qui a rendu son plan de développement économique. À Montréal, on attend pour 2005 le détail des quinze grappes et les volontés de développement spécifiques.

Le document de la CMQ brosse un tableau exhaustif de l'économie de la capitale nationale ainsi que ses caractéristiques physiques (milieux humides, agricoles). Fait intéressant: on y a calculé l'indice bohémien de Richard Florida. Québec arrive loin derrière Montréal... Il faudrait plus d'artistes!

Ce qui reste à savoir: ce qui devra être fait. Québec veut-elle se diversifier? développer certaines industries-grappes? à suivre..