Écrire sur les entreprises francophones hors-québec est pour moi un privilège. Franco-Ontarien d'origine, ça me fait toujours plaisir d'aider les Québécois à en savoir un peu plus sur la francophonie canadienne.
C'est justement ce qu'a fait Gilles Filiatreault, un entrepreneur en construction de Terrebonne qui est installé à Edmonton depuis cet été. C'est un vrai évangélisateur de l'Alberta...
Il a trouvé le bonheur dans les prés albertains où ses maisons poussent comme des champignons.
En bordure de la petite ville de Lamont, à 35 minutes au nord d'Edmonton, M. Filiatreault a trouvé un filon très payant. Lamont se trouve sur la pointe est du Upgrader Triangle de l'Alberta. Il s'agit d'une zone de 30 kilomètres carrés entre les villes de Lamont, de Fort Saskatchewan et de Redwater, au nord-est d'Edmonton. La région réçoit déjà des milliards de dollars d'investissements pour la construction de pas moins de cinq unités de valorisation du pétrole (upgrader) venant des champs de sables bitumineux de Fort McMurray, à 300 kilomètres au nord ! On pourrait comparer ces unités à des raffineries primaires.
Pour Construction Jabneel, la société de M. Filiatreault, c'est l'euphorie.
" Je ne vois pas le jour où je voudrais revenir au Québec ", a-t-il confié au journal Les Affaires au cours d'un entretien téléphonique.
Il dit avoir quitté Terrebonne, en banlieue de Montréal, pour de bon. Après quatre années de voyages d'affaires, il a installé sa famille à Edmonton cet été. Depuis, il roule sur l'or. En quelques mois, son projet domiciliaire de Lamont s'est multiplié par 100. Plutôt que 20, il est à construire 2 000 maisons.
La région bénéficie d'une double vague d'immigration, explique-t-il. Dans un premier temps, des travailleurs sont venus construire les puits de pétrole et les raffineries. Ce travail n'est pas terminé que, déjà, une deuxième vague de travailleurs arrivent pour assurer l'exploitation des nouveaux équipements. Tout ce monde a besoin d'un toit.
Ce succès d'un Québécois dans le reste du Canada ne s'est pas réalisé sans l'aide de la communauté francophone locale. Il répète à qui veut l'entendre que les Franco- Albertains sont des gens accueillants et chaleureux qui l'ont aidé à s'intégrer dans les cercles d'affaires de l'endroit. " Les francophones de l'Alberta se tiennent. Ils sont solidaires et ils s'entraident. "
La suite dans Les Affaires du 10 novembre dernier.