Qui a réfléchi au sens de ces mots?
En lisant l'article, on se rend compte assez rapidement que l'étude ne tient pas compte seulement du coût de la vie, comme le fait par exemple l'indice des prix des biens de consommation (IPC).
UBS mesure aussi les revenus des citadins des grandes villes du monde. L'étude mesure les heures travaillées, et le salaire horaire moyen dans 14 professions.
Ce "détail" est important car la "prospérité" dépend autant des revenus que des prix.
Les Torontois ont-ils plus de fric -- et de pouvoir d'achat -- que les Montréalais? On croirait que oui, mais selon l'indice de UBS, Montréal devance par un poil la ville reine au chapitre du revenu disponible.
Mais "qualité de vie" ce n'est pas la même chose que le "coût de la vie". Écrivons plutôt: "Toronto plus prospère que Montréal, selon UBS."
C'est pas pareil.
Et même là, il faudrait disséquer l'étude pour la critiquer davantage. D'un côté, les impôts sont moins importants en Ontario, et le gaz est moins cher.
Mais quand on se demande si la "qualité de vie" est meilleure à Montréal, alors là on dit adieux au café pour une bonne demi-heure parce que les erreurs de méthodologie d'UBS se cumulent.
L'étude "internationale" de UBS utilise certains chiffres contradictoires à ceux généralement utilisés ici. J'ai de la misère à croire qu'un "5 et demi" à Toronto est MOINS CHER qu'à Montréal. Même chose pour un condo, ou une maison. Heureusement, la PC a ajouté quelques nuances de son cru:
Certains chiffres sur lesquels s'appuie l'étude de UBS font toutefois sourciller. Par exemple, le loyer normal moyen d'un appartement moyen de gamme est estimé à 1360 $ à Montréal et à tout juste 1090 $ à Toronto.
Or, selon le plus récent Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, daté d'avril dernier, le loyer moyen pour un appartement de deux chambres était de 708 $ à Montréal et de 1164 $ à Toronto.
Allo UBS! On laisse tomber la planète Mars deux secondes...
Impossible de recalculer car UBS a tout mélangé dans un "indice" maison. Mais peut-être que Montréal serait plus prospère que Toronto. Étant donné nos avantages indéniables comme une main d'oeuvre éduquée, des coûts de transport abordables, une économie diversifiée et innovante.
De plus, la prospérité et la qualité de vie est une chose qui ne se mesure pas seulement par les heures de travail qu'il faut cumuler pour acheter un "hamburger". Ce n'était pas le but de l'étude de UBS, mais n'oubliez pas qu'à Toronto:
- Le métro est vraiment laid (c'est pas économique, mais dans mon livre ça compte).
- La méga-banlieue de Scarborough est devenue archi-dangereuse.
- La congestion routière est tout simplement monstrueuse.
- T'as le choix entre un condo gratte-ciel, ou la banlieue distante. Pas de "quartiers cool".
- Sans garderies subventionnées, les jeunes familles sont prises à la gorge.
- Les maisons sont si chères que même si on gagne un salaire 20 pourcent plus élevé qu'à Montréal, on arrivera pas à boucler ses fins de mois.
- Il n'y a pas de montagnes à 200 km à la ronde.
Bref, si tu t'attaques à Montréal, tu as intérêt à être bien armé, mon Suisse.