Ceci n'est pas twitter. Je ne publie pas souvent. J'essaie de réfléchir avant d'écrire.
jeudi 22 novembre 2007
Le miracle albertain
C'est justement ce qu'a fait Gilles Filiatreault, un entrepreneur en construction de Terrebonne qui est installé à Edmonton depuis cet été. C'est un vrai évangélisateur de l'Alberta...
Il a trouvé le bonheur dans les prés albertains où ses maisons poussent comme des champignons.
En bordure de la petite ville de Lamont, à 35 minutes au nord d'Edmonton, M. Filiatreault a trouvé un filon très payant. Lamont se trouve sur la pointe est du Upgrader Triangle de l'Alberta. Il s'agit d'une zone de 30 kilomètres carrés entre les villes de Lamont, de Fort Saskatchewan et de Redwater, au nord-est d'Edmonton. La région réçoit déjà des milliards de dollars d'investissements pour la construction de pas moins de cinq unités de valorisation du pétrole (upgrader) venant des champs de sables bitumineux de Fort McMurray, à 300 kilomètres au nord ! On pourrait comparer ces unités à des raffineries primaires.
Pour Construction Jabneel, la société de M. Filiatreault, c'est l'euphorie.
" Je ne vois pas le jour où je voudrais revenir au Québec ", a-t-il confié au journal Les Affaires au cours d'un entretien téléphonique.
Il dit avoir quitté Terrebonne, en banlieue de Montréal, pour de bon. Après quatre années de voyages d'affaires, il a installé sa famille à Edmonton cet été. Depuis, il roule sur l'or. En quelques mois, son projet domiciliaire de Lamont s'est multiplié par 100. Plutôt que 20, il est à construire 2 000 maisons.
La région bénéficie d'une double vague d'immigration, explique-t-il. Dans un premier temps, des travailleurs sont venus construire les puits de pétrole et les raffineries. Ce travail n'est pas terminé que, déjà, une deuxième vague de travailleurs arrivent pour assurer l'exploitation des nouveaux équipements. Tout ce monde a besoin d'un toit.
Ce succès d'un Québécois dans le reste du Canada ne s'est pas réalisé sans l'aide de la communauté francophone locale. Il répète à qui veut l'entendre que les Franco- Albertains sont des gens accueillants et chaleureux qui l'ont aidé à s'intégrer dans les cercles d'affaires de l'endroit. " Les francophones de l'Alberta se tiennent. Ils sont solidaires et ils s'entraident. "
La suite dans Les Affaires du 10 novembre dernier.
mercredi 13 septembre 2006
Tireur fou à Dawson
Bien sûr, nous avons tous détesté, à un moment ou un autre, l'expérience de l'école secondaire ou du cégep. On a eu des instants de dégoût pour la superficialité de certaines personnes et la dynamique de groupes de masse, et ses inévitables clans. Mais ce ne serait pas une explication. À ce que je sache, Dawson n'était pas un nid de vipères où régnait le taxage et l'intimidation...
Mais qu'avait-il en tête?
vendredi 8 septembre 2006
La valorisation de la recherche sera-t-elle un jour rentable?
(L'article n'est pas disponible sur le web, il faut lire la copie papier)
Un lecteur me fait remarquer un point très valide par courriel qui va directement dans le sens du propos de M. Camille Limoges, cité dans mon article.
Sylvain Durocher, Analyste technique des affaires, de l'Institut canadien de l'information scientifique et technique à Boucherville, m'écrit « L’espoir ou l’objectif d’atteindre l’autofinancement à court terme des quatre sociétés de valorisation tient tout simplement d’un manque total de connaissance et de compréhension du domaine de l’innovation technologique et de sa dynamique. L’innovation est une course de fond, pas un sprint. »
Ma réflexion personnelle: la valorisation est un travail passionnant qui permet d'espérer de grandes retombées professionnelles pour les chercheurs impliqués. La valeur économique de leurs innovations tend à nous décevoir, mais c'est bien là le travail de l'université, soit de trouver ce que le marché ne pourrait même pas commencer à chercher. Nécessairement, la rentabilité est plus difficile.
Ceci dit, l'innovation selon moi est un phénomène plus large que celle qu'on espère des universités. Si, pendant longtemps, nous avons collectivement misé nos billes sur une économie de ressources, à faible valeur ajoutée, ça a été une erreur. Mais l'innovation qu'il nous faut pour construire une économie à haute valeur ajoutée peut -- et doit -- venir de partout, même des 'shops' où on ne trouve pas d'ingénieurs. Et parfois, c'est justement cette innovation-là qui est la plus rentable, à la fois socialement et commercialement.
mercredi 23 août 2006
À quand l'éolienne urbaine?
Ben oui, les éoliennes ont trouvé leur place sur les tablettes de Canadian Tire. Mais cette éolienne produit peu d'électricité pour le prix. Et la plupart des propriétaires de maisons de banlieue rechigneront à installer une tour suffisamment haute pour maximiser son efficacité. Car si jamais elle tombe, ce sera dans la piscine du troisième voisin!
L'autre possibilité serait d'installer de massives éoliennes sur les édifices ou dans les parcs de stationnement. Mais quel gestionnaire immobilier voudrait faire ça quand l'électricité de Hydro-Québec coûte si peu cher?
lundi 29 mai 2006
La grève du transport en commun coute 10 M$ à l'économie de Toronto
Pour ceux qui en doutaient, le Globe and Mail (http://makeashorterlink.com/?F11E25E2D) a pris la peine de demander à un économiste de la TD de le chiffrer. Son calcul: 10 M$ pour la seule journée de lundi.
Bien sûr, il y a des bémols... Si la grève est plus longue, les gens s'organisent autrement. Et les taxis en ont bien profité.
Il faut dire que Toronto est la locomotive du train économique canadien. Si le centre-ville est le four qui produit la vapeur et fait tourner les roues, les travailleurs sont le charbon et le train de banlieue est la pelle qui fournit le charbon.
Or, la pelle a décidé ce matin de ne plus fournir en charbon.
Ce qu'il y a d'amusant c'est que s'il y a une ville au Canada où tout a un prix, c'est bien la Ville-Reine. Alors, oui, le transport en commun a un prix pour l'économie. Je trouve ça plate pour les entreprises et les travailleurs qui se sont retrouvés obligés de marcher, de prendre un taxi, ou de manquer une journée de travail. Mais de pouvoir chiffrer la valeur d'un bien public, et d'en mesurer l'impact réel sur ceux qui forment l'opinion publique... c'est quand même intéressant.
Reste à prouver aux élus qu'un dollar investit dans les trains, les métros et les autobus vaut beaucoup plus que celui qui sert à élargir les autoroutes.
vendredi 5 mai 2006
Jane Jacobs mérite un prix Nobel
Bien que je n'en étais pas surpris, cette minime couverture m'a attristée. Mme Jacobs était pour moi un véritable maître à penser. J'ai dévoré tous ses livres, surtout The Economy of Cities. C'est grâce à elle si je me suis rendu compte qu'une économie tient essentiellement à ses villes.
Que l'architecture peut jouer un rôle pour augmenter l'innovation, du moins multiplier les occasions de mise en marché.
Que les cycles du compte courant métropolitain peuvent largement différer des flux internationaux des régions ressources ou de production manufacturière.
Que les villes dynamiques se nourrissent les unes des autres, ce qui crée encore plus de richesse.
Que toute cette richesse sert souvent à créer des empires.
Que chaque ville devrait avoir sa propre monnaie.
Que la diversité industrielle est condition nécessaire à l'innovation à grande échelle.
Que malgré toutes les conditions nécessaires à la croissance d'une ville, il en demeure qu'il n'existe pas de conditions suffisantes. Il reste une part de mystère à savoir pourquoi certaines villes croissent, et d'autres non.
Je pourrais continuer.
Ces idées sont absolument importantes pour le développement économique, pour l'innovation, pour la résolution de problèmes urbains, tels que la congestion et la pollution.
Je sais bien que la Banque centrale de Suède ne lui remettra jamais un de ses faux nobels. Mais elle en mérite un quand même. La journaliste du New York Times a fait ce que personne ne pouvait. Elle nous a expliqué le fonctionnement des villes. Et c'est à la base, une fascinante question d'économie.
dimanche 15 janvier 2006
Valoriser les valorisateurs
On parle bien sûr d'un document qui doit aider le gouvernement Charest à mieux définir son implication quant à la commercialisation des découvertes scientifiques et inventions de chercheurs universitaires.
Le rapport suggère une série d'objectifs que devrait viser le gouvernement.
1) renforcer le système d’innovation pour une meilleure performance en valorisation;
2) accélérer le développement de technologies à haut potentiel commercial;
3) assurer une gouvernance efficace des infrastructures et des programmes de soutien à la valorisation;
4) permettre aux universités en région d’accroître leur impact économique;
5) favoriser le transfert de technologies vers les PME québécoises;
6) créer un maillage exemplaire des intervenants en valorisation entre eux ainsi qu’avec les partenaires financiers, industriels et commerciaux.
Ces bonnes intentions ne nous disent toujours pas ce que va faire le gouvernement. Pour l'instant, l'organisme Valorisation Recherche Québec ne sait pas si son mandat sera renouvelé après sa fin prévue au printemps 2006.
Plusieurs capitaux-risqueurs - du secteur privé -, par exemple, estiment que c'en est assez et que Charest devrait laisser tomber la hache sur VRQ, dont l'administration serait trop lourde. Pour assurer sa survie, il faudrait renflouer VRQ avec de nouveaux millions. VRQ a quatre filiales qui se partagent les différentes universités du Québec. Une des plus dynamiques, MSBI (McGill Sherbrooke Bishops) a réalisé récemment un placement privé dans la boîte d'appareils médicaux Resonant Medical de Sherbrooke.
Rappelons que le gouvernement achève à peine sa restructuration du capital-risque public. La SGF et la Caisse commencent à peine à réinvestir dans les petites entreprises techno, Innovatech a été vendue et les fonds FIER n'ont pas encore réalisé leurs premiers investissements.
Ceci dit, plusieurs fonds privés canadiens et américains s'intéressent à Montréal et à notre science. Mais il se dégage aussi un consensus comme quoi les universitaires sont nuls en affaires. Les capitaux-risqueurs estiment qu'ils devraient s'en tenir à la recherche.
Bref, le rapport ne dit pas où s'en va Charest. Il faudra suivre l'histoire de près.
samedi 13 août 2005
Commentaire: Non au casino au centre-ville
Laissez-moi vous dire que je suis contre le déménagement du casino au centre-ville de Montréal. Tout le projet sent mauvais.
Dans un premier temps, les autorités locales et provinciales s'étaient entendues, la première fois, pour installer le Casino sur l'île Sainte-Hélène, pour la simple et bonne raison qu'on retrouve au centre-ville de Montréal des quartiers parmi les plus pauvres du pays. D'un côté, le quartier Centre-sud et de l'autre Pointe-Saint-Charles, Petite Bourgogne et Saint-Henri. Dans ces quatres quartiers, près de la moitié des résidents survivent grâce à l'aide sociale.
Cette fois, Loto-Québec cherche une façon d'ajouter des millions à ses comptes, qui sont versés au gouvernement. Et la Société du Havre, un organisme qui veut développer l'ancien quartier Griffintown, au sud du centre-ville, cherche un projet qui prendra le rôle de catalyseur pour ses ambitions. En fait, le plus important investissement sera celui deconstruire l'autoroute Bonaventure afin de redonner l'accès au fleuve aux Montréalais.
Je suis en faveur de la revitalisation de Griffintown. Mais nous pouvons trouvons autre chose comme catalyseur qu'un casino d'État.
Bien sûr, les principaux intéressés, les résidants de la Pointe, diront qu'ils peuvent contrôler leurs habitudes de jeux. On implorera le gouvernement de permettre aux gens d'agir en toute responsabilité individuelle, de ne pas trop faire le grand frère protecteur.
D'autres diront que le jeu, c'est plate, mais que l'État s'en charge est préférable à tout laisser à la pègre. Et puis, l'Île Sainte-Hélène, c'est loin pour les touristes.
À prime abord, le projet de Loto-Québec semble intéressant. Le Cirque du Soleil y donne un gage de pureté artistique et surtout, une garantie économique indéniable car cette marque de commerce jouit d'une réputation mondiale de premier rang.
Mais il y a plusieurs hics. Premièrement, le Cirque du Soleil n'y met pas un cent! C'est bien la preuve que la troupe n'y voit pas une occasion d'affaires, mais un retour d'ascenseur politique potentiel. Nous vous donnons un appui symbolique, vous nous embauchez pour vos missions diplomatiques ?
Deuxièmement, la présence d'un Casino sur une île inhabitée crée dans son giron un vaste réseau de shylocks et de criminels qui veulent bénéficier de la détresse humaine.
Imaginez la grappe industrielle de misère économique qui sera créée si le Casino était entouré de triplex remplis de gens pauvres qui sont déjà dominés par des gangs de rues et le crime organisé ! Dois-je rappeller que l'épargne crée l'investissement et que le surendettement engendre la misère...
De plus, les criminels ne feront que cimenter leur contrôle du jeu, sanctionnés par une façade d'État. Je préfère encore le modèle de la réserve Mohawk de Kahnawake...
Troisièmement, il ne faut pas voir cette solution comme étant la seule qui puisse revitaliser ce quartier, anciennement habité et appelé Griffintown. S'il est aujourd'hui un terrain industriel en friche, c'est bien parce qu'on y a passé une autoroute en plein milieu. Pensons aux besoins réels de la métropole avant de décider sur une exécution. Il faut un peu plus de stratégie.
La métropole manque encore de logements résidentiels, sur l'île de Montréal. Pensons-y, quelle valeur foncière aurait un quartier résidentiel à distance de marche du centre-ville, niché entre un parc riverain, le Vieux-Montréal, le canal Lachine, le stade Saputo et les gratte-ciels?
En revanche, quelle valeur économique auraient des touristes, qu'ils soient en vacances ou en voyage d'affaires, pour Montréal? Nous en avons déjà des milliers de touristes. Ils aiment nos festivals, nos quartiers dynamiques, notre culture. Mais s'il faut carrément donner plus de pouvoir au crime organisé, tout en mettant en danger nos citoyens les plus démunis, pour en attirer encore plus, je crois qu'il y a là une ligne à ne pas franchir.
dimanche 17 juillet 2005
Un comité d'orientation économique pour Montréal
Parmi les actions de son plan de développement économique pour la Ville, il a mis sur pied un Comité d'orientation économique. Voici les membres du Comité qui se veut un forum bi-annuel d'orientation des politiques de la Ville et de la CMM :
- M. Luc Benoit, président de Tecsult.
- Me Lucien Bouchard, associé chez Davies Ward Philipps & Vineberg et co-président de la Société du Havre de Montréal.
- M. Simon Brault, directeur général de l’École nationale de théâtre et président de Culture Montréal.
- M. Pierre Brunet, président du conseil d’administration de la Caisse de dépôt et placement du Québec et président du conseil d’administration de Montréal International.
- M. Roch Denis, recteur de l’Université du Québec à Montréal et président de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec.
- M. Michel G. Desjardins, président du Groupe Image Buzz, président de Québec AnimFX et membre du Comité d'implantation du Forum métropolitain de l'industrie du cinéma.
- M. Pierre Desrochers, directeur des affaires publiques et corporatives, Québec/Atlantique, L'Impériale Esso et 2e vice-président du Conseil régional des élus.
- M. Marc J. Fortier, président-directeur général de Montréal International.
- L'Honorable Francis Fox, associé chez Fasken, Martineau, Dumoulin et co-président de la Société du Havre de Montréal.
- Mme Isabelle Hudon, présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
- L’Honorable Charles Lapointe, président-directeur général de Tourisme Montréal et président du Partenariat du Quartier des spectacles.
- M. Elliot Lifson, vice-président du conseil de Vêtement Peerless, président de la Fédération canadienne du vêtement et vice-président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
- M. Frederick Lowy, recteur et vice-chancelier de l’Université Concordia.
- M. Gaëtan Lussier, président du Conseil des industries bio-alimentaires de l'Île de Montréal.
- Mme Heather Munroe-Bloom, principale et vice-chancelière de l’Université McGill.
- M. Jean-Pierre Mortreux, président et chef de la direction de CMC Électronique.
- M. André Nadeau, conseiller en stratégie d’entreprise.
- M. Phil O’Brien, vice-président développement de Télémédia.
- M. Jacques Parisien, président d’Astral Media Radio et d’Astral Media Affichage, président du conseil de Tourisme Montréal et président du conseil de la Fondation du maire de Montréal pour la jeunesse.
- M. Louis Rail, directeur principal, Affaires publiques et juridiques chez Pétromont et président de la Grappe pétrochimie.
- M. Louis Roquet, président de Desjardins, Capital de risque.
- M. Paul Saint-Jacques, président-directeur général du Palais des congrès.
- M. Jean-Pierre Sauriol, président-directeur général de Dessau-Soprin.
- M. Roch Tremblay, directeur général du Collège Ahuntsic et président du Regroupement des collèges du Montréal métropolitain.
- M. Luc Vinet, recteur de l’Université de Montréal.
J'en profite donc - en toute humilité - pour proposer une stratégie de fond qui permettra vraiment de réaliser l'ambitieux objectif de la Ville.
- Rendre les rues commerciales la 'PRIORITÉ NUMÉRO UN'
- Ça veut dire que tout nouveau projet immobilier doit correspondre aux anciennes normes d'urbanisme. Un quadrillé, une densité suffisante, une rue commerciale.
- C'est aussi un plan de relance pour les quartiers pauvres - qui pourrait inclure les populations existantes, plutôt que de les exclure.
Or, le concept de rues commerciales est merveilleusement bien arrimé à l'objectif d'enrichissement durable de la ville. En fait, c'est une stratégie qui permet une grande souplesse d'exécution et qui marie la culture et le commerce.
D'abord, la rue commerciale permet aux citoyens de se transformer en entrepreneurs. Ils arrivent ainsi à s'enrichir, tout en contribuant à la vitalité économique de leur quartier. Par ailleurs, la rue commerciale se prête à tous les usages, qu'ils soient culturels (galeries, salles de spectacle, etc.), de services nécessaires (épiceries ethniques, nettoyeur, animalerie, restaurants, etc.), ou encore spécialisés (services de marketing, droit, comptabilité, etc.).
Ensuite, la souplesse d'exécution: chaque arrondissement a le pouvoir de réaliser la stratégie à sa façon. On peut préférer des bacs à fleur, d'élargir certains trottoirs, de rénover certaines façades, d'accélérer la réfection de certaines infrastructures, par le zonage, etc... Certains quartiers se sont dotés de sources de financement novateurs, comme le Réso du Sud-Ouest qui possède son propre capital-risque pour des entreprises de l'arrondissement.
Finalement, cette stratégie peut marier culture et commerce. Car je crois profondément que les quartiers vivants sont les plus intéressants pour les artistes. Une bonne rue commerciale fournit une colonie artistique en fournitures matérielles et même plus. Car si cette rue est très achalandée, elle fournira aussi inspiration et créativité. Bref, c'est un cercle vertueux, puisque les artistes ont le sens de l'innovation. Et c'est justement cette sensibilité qu'il faut à Montréal pour créer les entreprises et les produits de l'avenir.
Un dernier point: les rues commerciales sont plus 'vertes' que les centres d'achat car on s'y rend en transport en commun ou à pied. De quoi faire d'une pierre, un développement économique durable, soit bien plus que deux coups...
mardi 14 juin 2005
L'embonpoint chez la femme nuit à la carrière
C'est ce que révèle une récente étude des sociologues Dalton Conley et Rebecca Glauber, de la New York University, intitulée Gender, Body Mass and Economic Status. Selon leurs données, une augmentation de 1 % de la masse corporelle d'une femme est associée à une diminution de 0,6 % de son revenu familial. De plus, son prestige «occupationnel» souffrira, dans 13 à 15 ans, d'une baisse de 0,4 %.
C'est donc dire qu'une femme a intérêt à être mince lorsqu'elle est plus jeune, si elle veut grimper l'échelle sociale. En ce sens, le poids de la femme est associé à une plus faible probabilité de mariage, d'un prestige plus faible du mari, dont les revenus seront moins importants.
Ces résultats sont plus forts chez les jeunes adultes. Ce qui, selon les chercheurs, appuie l'interprétation selon laquelle le poids influence le cheminement de vie et non l'inverse.
En revanche, les hommes jouissent d'une immunité contre l'obésité. Comme les autres études sur le sujet, le travail de Conley et Glauber révèle que le revenu et le prestige d'un homme n'est affecté par son poids.
jeudi 28 avril 2005
L'étalement urbain continue aux États-Unis
Un article du USA Today explique comment certains comtés explosent littéralement. Malgré la montée du nouvel urbanisme - celui de la mixité des fonctions, des quartiers centraux denses et des Transit Oriented Developments - il semblerait que les gens préfèrent tout simplement avoir une maison avec une grande cour, quitte à se déplacer pendant presque deux heures pour aller travailler.
C'est en tout cas l'analyse de Peter Gordon, professeur d'économie urbaine à la University of Southern California. Son petit post ironise l'importance des préférences des gens, vis-à-vis l'influence d'un courant théorique.
C'est vrai, mais c'est aussi important de ne pas laisser les quartiers urbains dépérir. Voilà pour l'éditorial.
Le texte du USA Today rappelle aussi que parmi les 12 métropoles les plus dynamiques, six sont situés là où il fait froid! Alors pour l'argument de la chaleur et du niveau de vie, on repassera.
dimanche 24 avril 2005
Tremblay ravit les événements publics à Ville-Marie
L’arrondissement Ville-Marie a perdu sa division des événements publics, au profit de la Ville de Montréal, apprend-on dans la livraison de samedi du quotidien Le Devoir. Il s’agirait d’un coup de maître du maire Gérald Tremblay, encore un peu déçu que le centre-ville ait sa propre mairie d’arrondissement et ne soit pas directement géré par la Ville.
La nouvelle est intéressante car l’équipe Tremblay contrôle ainsi directement la multitude de festivals et d’événements culturels et sportifs qui se déroulent au centre-ville. En fait, ces événements débordent souvent du centre-ville, surtout vers le Plateau-Mont-Royal, le Sud-Ouest et Hochelaga-Maisonneuve.
D'ailleurs, le maire Tremblay veut faire un quartier des spectacles à vocation métropolitaine, comme peut l'être le quartier des affaires.
Par ailleurs, le geste de l’administration Tremblay arrive quelques mois après qu’il ait sauvé d’une mort certaine la compétition internationale aquatique, qui aura lieu sur l’île Sainte-Hélène. Ironiquement, cette dernière, et l’île Notre-Dame, font partie de l’arrondissement Ville-Marie.
Ça montre aussi que Tremblay peut jouer dur. Si je comprends bien la dynamique, Martin Lemay, le maire de Ville-Marie, s’oppose à plusieurs projets de l’administration centrale.
Tremblay veut le remplacer par Benoît Labonté, l’ancien pdg de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Les deux partagent la même vision du développement urbain, celle des grappes et de la classe créative. Bref, Tremblay n’a pas mis de côté la realpolitik.
Il faudra suivre cette histoire. D’autant que Ville-Marie est un drôle de moineau sur le fil électrique municipal. Centre des affaires, destination touristique et culturelle, population résidentielle bigarée, infrastructures souvent conçues par Québec, district industriel en friche, carrefour multi-modal de transports de personnes et de marchandises, red light, campus de trois universités.
La nature de l'arrondissement est multiple. Mais jusqu'à présent, son développement ne semble pas planifié, tiraillé par Ottawa, Québec, l'hôtel de ville et la mairie d'arrondissement.
dimanche 20 mars 2005
La USPTO veut 'harmoniser' les brevets du monde
Selon un bulletin de Industrie Canada, (strategis.gc.ca), la USPTO organise des rencontres avec les bureaux de brevet du Canada et d'Europe pour discuter «d'harmonisation». Le libellé de la rencontre prévoit une discussion sur la protection des «ressources génétiques».
Rappelons que les bureaux de brevets du monde ont signé le Patent Cooperation Treaty en 1990. Celui-ci permet aux inventeurs de faire la demande simultanée d'un brevet dans la plupart des juridictions de la planète. Ainsi, une entreprise japonaise remplit un seul formulaire pour protéger une invention au Canada, en Australie, en Europe, aux États-Unis, en Israël et dans plusieurs pays d'Asie.
Mais les Américains semblent en vouloir plus. Depuis la fin des années 90, la USPTO accepte de breveter de simples phénomènes génétiques, biologiques et simplement naturels. Ce ne sont pas des inventions. Et la pratique est encore refusée au Canada et en Europe.
D'ailleurs, plusieurs scientifiques américains ont critiqué la pratique. Elle limite la production scientifique et permet à certains technologues de s'enrichir indûment en s'appropriant une connaissance qui devrait rester publique.
Le déménagement est terminé
Je suis désolé de vous avoir délaissés si longtemps. J'ai déménagé, nouvel appartement, nouveau quartier. Et l'ordinateur est resté enboîté trop longtemps. Mais ce temps est révolu!
Je suis de retour...
samedi 19 février 2005
Foglia, Nuovo et le CHUM
Au delà la chicane entre columnists, on y apprend que Hélène Desmarais a pris la peine d'appeler Franco Nuovo pour lui expliquer de long en large les avantages du projet Outremont.
C'est tout un effort de relations publiques. Le clan Outremont sent-il la soupe chaude? Nuovo aura-t-il une grande influence dans le dossier? Foglia sera-t-il encore plus méchant qu'à l'habitude?
À suivre au prochain épisode du psycho-drame collectif de notre vie politique québécoise.
En attendant la suite, l'avenir est de plus en plus incertain. Malgré un important remaniement ministériel, le ministre de la Santé Philippe Couillard reste en selle. La donne a changée. La dissidence des Séguin et Hamad ne sera pas tolérée par le bureau du Premier Ministre.
Alors, Outremont ou Saint-Luc? Malheureusement, la question est encore ouverte.
jeudi 17 février 2005
UQAT raises more than 1 M$ for First Nations Pavilion
Ce texte est paru dans le journal Les Affaires le 17 février 2005, dans le cadre d'une série sur l'Abitibi-Témiscamingue. Il a été traduit en anglais par l'auteur.
Val-d'Or, Qc. - It's done! The Université du Québec in Abitibi-Témiscamingue (UQAT) has by far beat it’s objective of raising 1 million dollars, to build a First Nations Pavilion in Val-d’Or.
UQAT principal Johanne Jean was thrilled to tell LES AFFAIRES, when interviewed in late January. She wouldn’t say exactly how much money was raised, but assured the objective was beat by several thousand dollars.
As of late, the university shares a campus and classroom space with the Cégep de Val-d’Or. The First Nations Pavilion is slated for construction in that building’s parking lot. But the federal and provincial governments must first cough up a total of 5 M$ before any work is done. Principal Jean expects to close a deal before the end of spring, so the building would be up and running in January 2007.
First cohort
The first cohort of full-time First Nations students has begun classes in September of 2004. The group of 50 students, mostly Cree and Algonquin, come to Val-d’Or from all over Abitibi-Témiscamingue, to study Social Work or Commerce. Already, the programs are at full capacity. With a new building, UQAT expects to enroll at least 200 First Nations students by 2008.
Classes are taught in English, which is a first for a Université du Québec affiliated school. But it’s the only language common to all First Nations students. For example, Pauline Hester, a Cree student, does not speak French. She was forced to learn English when the federal government sent her to boarding school.
And she likes the idea of studying in Val-d’Or. ‘‘I used to go to Thunder Bay to study at Lakehead University. But the students there are Ojibway. I felt isolated. Here, most students are Cree. It's very stimulating.’’
jeudi 10 février 2005
Les résultats de Florida
Mais qui est Richard Florida? C'est un professeur américain qui s'est fait une renommée, presque aussi grande que celle de Micheal Porter, en publiant un livre expliquant sa théorie de ce qui génère la croissance économique des villes.
Et il nomme: la classe créative. Les chercheurs, créateurs, entrepreneurs, artistes, bohémiens, alchimistes de l'imaginaire qui développent les nouveaux produits à valeur ajoutée. Il est celui qui a dit qu'une ville qui est accueillante pour les homosexuels, est plus souvent qu'autrement associée à un taux de croissance plus important.
Et pourquoi lire son étude? Car ces résultats indiquent que Montréal figure au sommet des villes créatives de l'Amérique du Nord. C'est aussi tout frais. Elle n'a pas été publiée dans une revue savante.
samedi 5 février 2005
Le Colorado et limiter la taille du gouvernement
L'auteur, Micheal New, est chercheur post-doctoral au Cato Institute, et dans un endroit qui s'appelle le Harvard-MIT Data Centre. En passant, j'ai pris connaissance du texte via le blog du prof d'économie urbaine Peter Gordon (université de Californie).
Bref, il stipule (dans un commentaire publié par la très conservatrice National Review) que la stricte politique de plafonnement des dépenses fiscales du Colorado, devrait être copiée allègrement.
La politique en question, la TABOR (Taxpayers Bill Of Rights), limite les dépenses de l'État et la force à rembourser les contribuables pour tout excédent provenant d'une bonne année économique.
En fait, l'État doit absolument faire un référendum pour engager un nouveau programme social. M. New affirme que généralement, on refuse les projets. Mais à l'occasion, on accepte de nouvelles dépenses, comme ce fut le cas en 2001 pour améliorer le réseau scolaire public.
Je vous lance donc la perche, qui en sauraient peut-être plus long sur la question. Laissez-moi un courriel (charles-albert.ramsay@transcontinental.ca), ou un commentaire (cliquez sur Anonymous si vous n'avez pas de site Blogger...)
Je me demande en particulier:
Dans quel état se trouvent les écoles du Colorado?
Les écarts de pauvreté sont-ils plus ou moins grands qu'ici, au Québec?
Les Démocrates sont-ils devenus partisans du programme?